Le 24 avril dernier, la LDH (Ligue des Droits de l'Homme) publiait un communiqué : " Les résultats du Conseil européen qui s'est tenu le 23 avril 2015 ne peuvent que susciter la colère. Une fois de plus, l'Union européenne se refuse à traiter la question des migrants et des réfugiés sous un autre angle que celui d'une forteresse qui serait assiégée par des hordes d'étrangers, tout en versant de chaudes larmes sur ces pauvres victimes des passeurs. Nier ainsi la responsabilité essentielle de l'Europe dans ce scandale, c'est faire preuve de cynisme
Nous partageons pleinement ce point de vue. Les États européens bloquent toute évolution des politiques migratoires en dépit des recommandations des ONG, du Parlement et de la Commission européenne... La politique d'externalisation des contrôles migratoires traduite dans le processus de Khartoum - une opération de police à distance à laquelle participent, en plus des 28 États membres de l'UE, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Sud-Soudan, l'Éthiopie, l'Érythrée, Djibouti, la Somalie, le Kenya, la Tunisie - n'offre aucune garantie en ce qui concerne les droits de l'homme. En Érythrée ou au Soudan, les dirigeants sont des dictateurs : ceux-là mêmes que les migrants fuient ! La France, responsable de la déstabilisation de la Libye, voudrait que ce soit elle qui limite les départs depuis ses côtes !
Ne faut-il pas dénoncer un crime contre l'humanité tel que le définissent les conventions internationales que la France a signées ?
Voila pourquoi nous continuons d'aider les associations en place à Paris et à Calais en partageant une petite partie de nos dons avec elles.
Quoi qu'il en soit, depuis l'été dernier les associations de soutien aux migrants actives à Calais n'ont fait qu'appeler l'attention des autorités politiques et du public sur les conditions d'insoutenable insalubrité et de promiscuité inadmissible régnant dans d'aléatoires campements de fortune, régulièrement évacués et détruits par les forces de police.
À notre tour nous demandons à Monsieur Bernard Cazeneuve, Ministre de l'intérieur (avec copie à Monsieur Manuel Valls, Premier Ministre), qu'il fasse cesser à Calais et dans le Calaisis toutes les mesures répressives prises à l'égard de migrantes et des migrants, et qu'à l'égard de ses collègues de l'Union européenne il tienne enfin les engagements humanitaires pris à l'issue de sa visite du 3 novembre 2014 à Calais même.