Comme je le disais la semaine dernière ( clic), je me suis encore blessé. Force est de constater que ce n'est pas vraiment ma première blessure cette année ( clic).
Mon bassin déplacé, et remis en place de mains expertes par Hervé Balaguer, ostéopathe de profession (notamment ostéopathe des équipes de France de volley-ball, excusez du peu), me laisse toutefois une forte douleur dans le dos. Celle-là même qui m'empêche de porter ma princesse comme je le voudrais. Celle-là même qui me réveille à 2h du matin, comme si on m'enfonçait 200 aiguilles dans les lombaires et la colonne vertébrale. Celle-là même qui me fait marcher comme un cow-boy après une journée de transhumance. Celle-la même qui évite à ma femme de feindre une migraine dans le lit conjugal.
Mais comment diable en suis-je arrivé là? A maintenant 35 ans, je me demande pourquoi tant de pépins physiques alors que j'ai été épargné jusqu'à maintenant. Je sauve l'honneur en ayant toujours évité, du moins jusqu'à présent, les fractures ou " vraies " blessures. Néanmoins, j'accumule les petits bobos qui empêchent, entre autres, toute pratique sportive et qui permettent à ma femme de me regarder avec pitié et de m'appeler " papy ". C'est beau l'amour non? Seule elle a le droit de le faire, le premier qui le fait, je m'occupe de lui ... après avoir guéri.
Je pense qu'en réalité, la raison est simple: je continue de vouloir faire les choses à la même intensité que précédemment (avant que votre esprit mal tourné ne s'égare, je parle de l'intensité dans le sport, rien de plus). Or, depuis bientôt 2 ans, ma pratique sportive a fortement déclinée. Entre l'attente de mes jumeaux, leur départ vers la vie éternelle, le deuil qui a suivi (et qui se poursuit chaque jour), la nouvelle grossesse de l'amour de ma vie et la naissance de ma princesse, j'ai mis de côté le sport. De manière assez significative. Je ne nageotte plus très régulièrement, je roule de manière erratique et je cours, un peu, pas beaucoup, pas trop, gentiment, tranquille, sans stress.
C'est dommage car, aussi bizarre que cela puisse paraître, depuis l'arrivée de ma princesse j'arrivais à m'organiser pour maintenir au moins 2 entraînements course à pied, 1 natation et presque 1 vélo par semaine. Mais je crois aussi que je veux passer du temps avec elle, la voir s'éveiller, la voir grandir, la voir faire son premier sourire, entendre son premier rire, ou tout simplement la regarder sans autre raison que le bonheur de l'avoir avec moi. Elle est bien là, avec nous, sous le regard bienveillant de ses frères du paradis. Je ne me cherche même plus d'excuse foireuse pour ne pas aller m'entraîner. L'important est ailleurs et l'essentiel est là dans les moments passés avec elle.
Au final, comme je suis têtu ET compétiteur dans l'âme, je continue pourtant de croire que je peux faire comme avant, courir à la même vitesse notamment ou me déplacer avec l'agilité de mon chat (pour rappel, il pèse ses 6kg quand même, et son agilité, bien que féline, demeure relative).
Résultat: je fais du vélo grippé et fatigué et je m'abîme l'épaule. Je fais un semi avec des Kényans blancs de Houilles, ainsi que Christian et sa copine joëlette, et on termine avec seulement 5 relayeurs en 1h55, sans ravito... Ou encore, je sais que Manu me fait courir au squash dans ses instants de sadique assumé, et je cours sans vouloir lâcher le point alors que je sais que je perdrai l'échange dans 1 ou 2 coups. Mais je suis comme ça. Je n'ai pas de juste milieu. C'est tout ou rien. C'est blanc ou noir. J'adore ou je hais. Je ne connais pas la mesure. Je ne connais pas le consensus. Je donne tout ou je ne fais rien.
Ma femme a raison. Comme toujours. Je suis vieux. Je ne peux plus faire comme avant, comme si de rien n'était. Comme si j'étais jeune. Comme si j'étais mince. Comme si j'étais beau. Je ne suis pas tout ça. L'ai-je d'ailleurs été? Je ne préfère pas savoir...
Mais maintenant, marre de faire n'importe quoi et d'en subir les conséquences physiques. J'ai donc décidé, dans le désordre comme au tiercé, notamment, mais pas que, si seulement je le peux, sauf cas de force majeure ou changement significatif majeur (une bonne petite MAC clause dans le cas d'espèce me semble des plus appropriées):
1/ d' arrêter de manger n'importe quoi. Je reste un grourmand, je continuerai de me faire plaisir. Mais je vais intégrer plus de légumes dans mes repas. Ce ne sera pas dur vu que je pars de 0. Je vais supprimer la béarnaise le soir avec la viande rouge. Je vais réduire la quantité de gruyère râpé dans les plats (pâtes, purée, soupes, lentilles, tartines, etc.). Je vais supprimer les bonbons la semaine et prendre des fruits pour le goûter. Je vais limiter ma consommation de M&Ms à 2 par jour max. Fini d'ailleurs les goûters chez la vieille bique du 1er étage. De toute façon, elle est super-radine et avait levé le pied sur l'achat de mes madeleines de 16h30.
Je commence demain. L'anniversaire surprise organisée par la femme de ma vie samedi a décalé quelque peu mes bonnes intentions. J'ai donc mangé des pâtisseries pendant 5 jours. Sans regret aucun!
2/ je vais reprendre l'entraînement, régulier, encadré en club, et sans pression vu que j'ai décidé de me retirer de la seule compétition que je devais faire cette année fin mai. Inutile de jouer au con, je vais encore me faire mal ou tomber à vélo. Je me suis entraîné à peu près autant de fois que Man en natation, moins que Titi le cabri en vélo et encore moins que Malick et ses 6h22 au marathon en course à pied. Je ne peux même me permettre le luxe de faire un marathon avec Malick au jour où j'écris ces quelques lignes. Bravo à lui, il est finisher. Moi je suis finisher du Merveilleux. Ne cherchez pas plus longtemps, ce n'est pas une course, mais un gâteau ( clic). Léger: Meringue, crème fouettée au chocolat enrobée de copeaux de chocolat noir. Un gâteau pour 6 fini à 3 (ma femme, le cousin-parrain et ma pomme).
Cet entraînement servira de base à la prochaine saison qui démarrera en septembre. Comme ça, je n'aurai pas des temps de VMA moisi et je pourrai courir avec des groupes plus rapides le mercredi soir. Et je pourrai alors me concentrer sur la progression qui devra être la mienne pour mes futures objectifs.
3/ je vais me faire un vrai programme pour la saison prochaine. Cela commencera par, en septembre, le sprint de La Baule. Ce sera mon premier triathlon depuis plus de 2 ans. Séquence émotion. Je suis impatient. J'ai besoin de retrouver le goût de la course, l'envie de compétition, l'ambiance du matin avant de tout donner pendant les 3 disciplines. Et l'absence de stress vu que je n'aurai pas d'objectif de temps mais que le seul plaisir me guidera. Puis, ce sera le semi de Lyon. Il me reste encore quelques amis là-bas. Mais de moins en moins. Le temps éloigne, les épreuves de la vie créent une cassure et l'amitié est alors dure à maintenir ou à retrouver. Puis, peut-être le semi de Boulogne. A voir si je le fais en mode " chrono " ou en mode " sortie longue ". Et puis, j'espère la saison prochaine revenir sur half Ironman, le temps d'une voire deux courses. Pourquoi pas? 1 en France et 1 en Pologne, patrie de la femme de ma vie, et demi-patrie de ma princesse. Je passerai mon calendrier des courses à Man pour commentaire, avant qu'il ne se foute de ma gueule et me conseille de faire un article dessus, pour que d'autres que lui se foutent eux aussi de ma gueule. Mais je tiendrai bon et je me tiendrai à mon programme. C'est décidé!
J'espère juste que ma femme reprendra le triathlon. Sans elle, ma motivation est comme les drapeaux un jour de deuil national: en berne. Elle est ma muse.
La semaine prochaine, un nouvel article sur pourquoi je ne pourrai PAS tenir ces bonnes résolutions, notamment alimentaires. Parce que les bonnes intentions sont toujours faites pour ne pas être suivies!