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Depuis 1993, le 3 mai est devenu journée de la liberté de la presse. La date n'est pas si ancienne. Deux ans plus tôt, c'était à l'initiative de pays africains - dont faut-il le rappeler le Burundi - qu'avait été adoptée la Déclaration de Windhoek en Namibie pour rappeler l'importance d'une presse libre pour le développement et la préservation de la démocratie. Il semble que depuis l'eau est coulée sur les ponts et que les autorités burundaises n'aient pas eu de complexe à fermer une radio sous le prétexte que celle-ci favorise l'opposition. C'est ce que l'on appelle tout simplement la démocratie et la liberté d'expression. Un média s'il est clair dans sa démarche a le droit de favoriser un parti plus qu'un autre. Aux autorités de faire en sorte que la pluralité médiatique soit respectée dans son pays. Ce n'est certes pas en fermant une radio que celle-ci sera appliquée.
Quand les chefs d’État d'Afrique ou d'ailleurs comprendront-ils qu'en agissant ainsi, ils se portent plus préjudice à eux-même qu'à la liberté de la presse? Cette peur de perdre le pouvoir les entraîne dans une spirale anti-démocratique qui leur fait perdre toute crédibilité aux yeux non seulement d'une large partie de leur population mais aussi aux yeux de ce que l'on appelle communément "la communauté internationale".
De moins en moins, mais encore trop, des pays africains sont dirigés par des hommes qui s'accrochent au pouvoir persuadés qu'ils sont indispensables à leur nation dans le meilleur des cas et, dans le pire, pour s'arroger pouvoir et argent plus aisément. Ce schéma désormais dépassé doit laisser la place à des systèmes plus démocratiques où l'on n'aura plus peur du "peuple". Pour ne plus être effrayé par l'autre quel qu'il soit la solution est la même partout et ne doit pas par principe d'ailleurs être différente: l'éducation et l'information. Ces deux droits fondamentaux sont encore une fois les piliers de sociétés stables.
Les autorités burundaises, en malmenant des journalistes et en interdisant manu militari certains médias de s'exprimer, confirment leur peur et leur incapacité à gérer une éventuelle situation de transition politique dans le respect des principes démocratiques. En arrêtant le président de l’Association pour la promotion des droits des détenus et Humains (APRODEH), Pierre Claver Mbonimpa, le gouvernement burundais se met à dos une société civile nationale et internationale sensibles aux questions des droits de l'homme. Enfin et surtout en agissant ainsi, les autorités burundaises prennent le risque d'entraîner une nouvelle instabilité politique dans une région déjà malmenée depuis si longtemps. En effet, une population effrayée a déjà pris le chemin des pays voisins pour s'y réfugier. Une histoire qui malheureusement se répète.