J'ai été intriguée par la formule : un local associatif entièrement dédié à la bicyclette. On peut y faire soi-même ses réparations, louer et même acheter d'occasion une petite reine. C'est vraiment séduisant car je me déplace souvent à vélo en région parisienne. Je n'envisage pas mes vacances sans la possibilité de faire quelques virées à bicyclette et la situation de cette Maison, juste en face de la gare SNCF Matabiau, est tout bonnement une aubaine.
Le jour de ma venue nous cherchions en fait depuis longtemps un point de chute agréable pour déjeuner, de préférence sainement. Le menu nous a intrigués.
Nous avons pris l'escalier intérieur mais on aurait aussi bien pu emprunter celui qui démarre dans la cour qui fait (aussi) office de terrasse pour déjeuner en été.
L'espace est décoré en déclinant l'art du recyclage. Je retiens la robinetterie pour dissimuler l'alimentation électrique de jolis lumignons. Les murs sont talochés et cérusés. Les meubles sont vintage. La vaisselle est harmonieusement dépareillée.
Les murs accueillent une exposition de tableaux. Quelques sculptures rappellent l'univers de la maison, dédié aux petites roues. Un tricycle est suspendu au-dessus du bar, attendant d'être réclamé par des petites gambettes.
Il n'(y a pas de vrai menu. Tout est à la carte. L'entrée est à 5€, le plat à 10, 50€ (midi), un peu plus le soir, le dessert 5€. Les assiettes sont généreuses et au final l'addition est très correcte.
La cuisine est "traditionnelle" mais avec une pointe d'originalité qui varie selon l’humeur. C'est ce qu'on appelle une cuisine de terroir et du marché, autour de produits frais et de saison achetés dans un réseau d'agriculture raisonnée. Et le menu change tous les jours. On est quasiment certain qu'on ne mangera pas deux fois la même chose.
L'entreprise affiche plusieurs objectifs, notamment celui d'être orienté sur une thématique environnementale, en assumant le surcoût éventuel de ce choix.
La pintade ou le cochon que l'on vous y servira n'auront pas été élevés en batterie, et on peut logiquement croire qu'ils auront eu une vie heureuse.
Avec 6 salariés, 2 encadrants, 4 encadrés, le Vélo sentimental assure bien son double objectif depuis déjà 7 ans. Le premier, de proposer une cuisine de saison et du terroir, le second d'insérer des personnes désocialisées (SDF, détendeur du RSA…), qui ont la possibilité d’y travailler pendant 24 mois.