- que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont publié une étude sur le coût économique de l'impact sanitaire de la pollution de l'air en Europe. Bon, bon, bon, on savait que 7 millions de décès prématurés peuvent chaque année être attribués aux effets de la pollution de l'air extérieur dans les villes et de l'air à l'intérieur des habitations à travers le monde. Bon, bon, bon, on connaissait les risques sanitaires liés à la pollution, augmentation des affections respiratoires, dégradation de la fonction ventilatoire, hypersécrétion bronchique, augmentation des irritations oculaires, augmentation de la morbidité cardio-vasculaire, dégradation des défenses de l'organisme aux infections microbiennes, incidence sur la mortalité à court terme pour affections respiratoires ou cardio-vasculaires, et incidence sur la mortalité à long terme par effets mutagènes et cancérigènes. Bon, bon, bon. Mais, en plus, il y a une facture, prenant en compte les traitements médicaux et le coût des décès. Combien ? 1 454 milliards d'euros. Ça vous parle ? Ça représente l'équivalent d'un dixième du PIB de l'ensemble de l'Union européenne. Allez savoir pourquoi on parle de ça. Broutilles, détails, vétilles. Trouvons un tapis pour les cacher dessous.
- que Agnès Saal, désormais ex-présidente de l’INA, épinglée pour des frais de taxis pour plus de 40.000 euros aux frais des contribuables, dénoncée par une lettre anonyme, a finalement démissionné de son poste, pas tout à fait de son propre chef, mais incitée, ou contrainte, par la ministre de la Culture Fleur Pellerin. Il valait sûrement mieux. Des précisions ont été depuis apportées concernant les notes : un certain nombre de courses dont les dates et les horaires se déroulent au même moment alors que la personne transportée est la même et alors même que les lieux de prise en charge et de destination sont différents voire géographiquement opposés, ou, autre exemple début juillet dernier, un temps d’attente du chauffeur, le compteur tournant, de 105 minutes, pour une somme de 253 euros. Alors qu’en nos temps modernes, il n’y a que 9% de femmes PDG dans le monde, si elles abusent comme leurs homologues masculins, est-ce preuve d’égalité ou alors doit-on penser que ça ne fera en rien progresser le pourcentage ? Allez savoir pourquoi on parle de ça. Broutilles, détails, vétilles. Trouvons un tapis pour les cacher dessous.
- que le cargo spatial russe Progress, censé ravitailler la Station spatiale internationale (ISS), après avoir rencontré des problèmes de transmission, a des petits, de très petits soucis. Les opérateurs de vol russes ont perdu le contrôle du vaisseau depuis hier. Il a entamé sa chute vers la Terre. Mettez une casquette ou sortez parapluie en main. D’après un responsable au sein du complexe spatial russe, il est impossible de dire quand exactement le cargo retombera sur Terre, cela dépend de beaucoup de facteurs, mais la chute s'effectuera dans des conditions incontrôlables, entre le 7 et le 11 mai. Scrutons le ciel, marchons nez en l’air, ou partons sur Mars. Un journaliste s’est amusé à faire des probabilités : il y a une chance sur 3200 que quelqu'un soit heurté par l'engin, et une chance sur 2200 milliards qu'il tombe sur vous. C'est vrai que ça fait peu mais ceux qui aiment avoir peur peuvent commencer par se sentir effrayés. Mais, malheur pour ceux-là, d’après les spécialistes, le cargo spatial va en partie voire totalement se désintégrer en rentrant dans l'atmosphère, et, s'ils restent des débris, les risques de les voir tomber du ciel sont faibles. Allez savoir pourquoi on parle de ça. Broutilles, détails, vétilles. Trouvons un tapis pour les cacher dessous.
Magazine Humeur
jeudi 30 avril 2015