Ce n'est pas le cinéma qui fait rêver, qui nous berce de belles images et de propos glamour. Le cinéma d'Avi Mograbi est, à l'image de l'homme, un peu spécial, très déroutant, et ne ressemble à aucun autre. Pourquoi s'y intéresser ? Réponse en 5 points :
1) Un parcours hors normes
Fils de parents sionistes, Avi a rapidement rompu avec les idées familiales pour se faire sa propre idée sur le conflit israelo-palestinien, le service militaire obligatoire etc. Choix d'autant plus courageux que son père est connu, puisqu'il est le directeur du célèbre cinéma israelien Mograbi. A ses débuts dans le cinéma, Avi Mograbi travaille comme assistant pour Claude Lelouch.
2) Un style à part
A mi chemin entre le film et le documentaire, le cinéma de Mograbi est presque indéfinissable. Le cinéaste se met lui-même en scène en nous offrant de temps à autre d'étonnants face caméras, comme dans Comment j'ai appris à surmonter ma peur et à aimer Arik Sharon. Le réalisateur s'interroge et nous interroge, fait ainsi part de ses tiraillements et contradictions.
3) Une grande honnêteté
La transparence d'Avi Mograbi nous permet de mieux cerner la difficulté de se positionner politiquement de manière radicale. Sans fard, Moghrabi nous explique par exemple comment il a malgré lui cédé à l'opération séduction d'Ariel Sharon, pourtant coupable de crimes atroces, alors qu'il tournait un reportage sur ce dernier.
4) Une mise en danger
Mograbi est honnête avec lui-même, au point de se mettre en danger. La réalisation du film Comment j'ai appris à surmonter ma peur et à aimer Arik Sharon, lui a coûté une séparation sentimentale. De manière plus générale, les tournages de ses films sont toujours menacés, et loin d'en faire un élément anecdotique, Mograbi en fait l'une des caractéristiques principales de son cinéma. Filmer ou ne pas filmer ? Cette question embarrasse souvent le cinéaste, qui encore une fois ne nous épargne aucun de ses doutes. Mograbi en vient souvent à filmer ceux qui ne veulent pas être filmés, comme certains soldas israéliens...
5) Une volonté de transmission
Mograbi fait du cinéma pour témoigner, transmettre. C'est le sujet central de son film Pour un seul de mes deux yeux, dans lequel il montre du doigt un certain enrôlement de la jeunesse israélienne par des mythes fondamentaux du pays (Samson et Massada). Des mythes qui enseigneraient que la mort est préférable à la domination...
Coffret Avi Mograbi l'intégrale
Edition collector 4 DVD comprenant :
- Happy birthday Mr Mograbi
- Comment j'ai appris à surmonter ma peur et aimer Ariel Sharon
- Pour un seul de mes deux yeux
- Août (avant l'explosion)
- Z32
- Dans un jardin je suis entré
+ des bonus
Durée totale 589 minutes