Je n’ai jamais été fort fan du catalogue Glénat Comics, qui présentait jusqu’ici des séries certes parfois visuellement intéressantes, mais au niveau du contenu, ça ne m’avait jamais trop botté. Les trois nouvelles séries proposées au sein du catalogue (Drifter, Sex Criminals et Lazarus) semblent déjà beaucoup plus alléchantes et en particulier celle-ci, imaginée par Greg Rucka (Whiteout, Queen & Country, Gotham Central) et dessinée par Michael Lark (Gotham Central, Daredevil).
Ce premier volet reprend les quatre premiers épisodes de la saga, ainsi qu’un prélude de quatre pages (Lazarus Preview), et propose une intrigue qui se déroule dans un futur plus ou moins proche, où les territoires sont aux mains de quelques familles. Chaque famille possède un Lazarus, c’est-à-dire un individu issu de manipulations génétiques, entraîné à combattre et capable de se régénérer en cas de blessures.
Cette mise en place invite à suivre les pas de Forever, le Lazare de la famille Carlyle. À l’instar de Queen & Country, Greg Rucka démontre une nouvelle fois sa capacité à mettre en scène des héroïnes à la fois fortes et fragiles. Au fil des pages, il dévoile non seulement les capacités hors norme de sa tueuse, mais également ses faiblesses et ses doutes. L’auteur livre donc de l’excellent boulot au niveau de la caractérisation et force est de constater que les êtres artificiels qu’il met en scène semblent de loin les plus humains de la série…
Greg Rucka propose en effet une intrigue riche en trahisons et complots, où les membres d’une même famille n’hésitent pas à s’étriper pour voler le pouvoir du patriarche. Progressivement, le lecteur découvre les intérêts de chacun et les relations complexes entre les différents membres de la famille. Cette construction lente de l’univers d’anticipation imaginé par les auteurs est accompagnée de nombreuses scènes d’action qui insufflent beaucoup de rythme à ce récit riche en rebondissements et en suspense.
Si Greg Rucka change de registre au niveau du scénario, visuellement, il retrouve néanmoins son comparse de Gotham Central. D’un trait réaliste, Michael Lark restitue à merveille l’ambiance post-apocalyptique de la saga, tout en livrant des scènes de combats particulièrement efficaces.
Du tout bon, que vous retrouverez évidemment dans mon Top Comics de l’année !