- qu’il est assez pénible de lire, relire, parler, reparler maintes fois des mêmes informations, sauf éventuellement si elles sont joyeuses, heureuses et merveilleuses, auquel cas la redite est un plaisir. Mais lorsqu’il s’agit de crimes, de violences, de racismes, d’actes odieux, la maudite ritournelle est émétique. L’air de déjà-vu sonne mal, pique, irrite, indispose, et au-delà de l’agacement ou de l’exaspération, il indigne. Un énième jeune Noir est décédé le 19 avril dernier après son interpellation musclée par la police américaine. Après ses obsèques, des émeutes ont éclaté à Baltimore, émeutes suivie du déploiement massif de la garde nationale et de l’annonce de l'état d’urgence dans la ville et d’un couvre-feu nocturne pour ramener le calme. Même contexte qu’à Ferguson il y a quelques mois. Mêmes causes, mêmes effets. Combien de fois a-t-on lu ces derniers mois : Etats-Unis, un jeune Noir abattu par la police ? Lorsque l’histoire bégaie, il faut au minimum un doctorat d’études supérieures d’humour international, une agrégation ès blagues, ou une habilitation à ouvrir les carambars, pour réussir à émailler ses journées de rires.
- que le troisième anniversaire de l'élection de François Hollande approche à grand pas et on nous bassine déjà, et depuis des mois, avec 2017 et la future élection présidentielle. Les français voteront-ils pour leur candidat préféré ou contre celui ou celle qu’ils ne veulent pas voir accéder au pouvoir ? Si Marine Le Pen devait arriver au deuxième tour, imaginons le pire, espérons qu’elle subirait le même sort que son père en 2002 avec un report massif des voix sur le candidat de la droite ou de la gauche qui serait arrivé en finale. Mais quels candidats de la gauche et de la droite ? Sarkozy, et son bilan, lui qui s’était définitivement retiré de la vie politique et qui accumule les ennuis judiciaires ? Hollande, et son bilan, lui qui a lié sa candidature à l’inversion de la courbe du chômage, chômage qui a atteint un nouveau record avec une hausse de 0,4% en mars ? Une double contrainte désigne l'ensemble de deux injonctions qui s'opposent mutuellement. Voter pour alors qu’on n’est pas pour ? C'est possible, ça ? Aura-t-on à faire un choix cornélien, un choix de Sophie, un choix par défaut ? Lorsque l’histoire bégaie, il faut au minimum un doctorat d’études supérieures d’humour international, une agrégation ès blagues, ou une habilitation à ouvrir les carambars, pour réussir à émailler ses journées de rires.
- que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Ce sera la 21ème conférence du genre. Dans le genre répétition qui se répète, c’est une belle référence. Le 22 avril dernier, l'ONU a célébré la Terre, 45 ans de cette Journée, rengaine de radotage s’il en est, et l’ONU a attiré, une nouvelle fois, une 45ème fois, l'attention du grand public sur l'impact de l'humanité sur notre planète. Des exemples ? Le parc national des Virunga, République démocratique du Congo, qui abrite parmi les derniers gorilles des montagnes et une série de volcans en activité, est menacé par des forages pétroliers et les conflits qui agitent le pays. La barrière de corail de Belize est menacée par le réchauffement climatique et la pêche illégale. La forêt tropicale de Sumatra est menacée par l'exploitation forestière et le braconnage. La vallée de Bamiyan afghane est rendue quasiment inaccessible par la présence de mines antipersonnel dans son sol. Les Everglades, en Floride, sont menacées par le développement urbain des zones alentour et le drainage des eaux. On pourrait aussi citer la Mer Morte, la forêt tropicale de Madagascar, les îles Marshall, les réserves naturelles de l'Aïr et de Ténéré, et on pourrait surtout avoir la sensation que la liste ne s’arrêtera jamais. Lorsque l’histoire bégaie, il faut au minimum un doctorat d’études supérieures d’humour international, une agrégation ès blagues, ou une habilitation à ouvrir les carambars, pour réussir à émailler ses journées de rires.
mercredi 29 avril 2015