Le livre :
Humeur noire à Venise d'Olivier Barde-Cabuçon aux éditions Acte Sud, collection Actes Noirs, 323 pages, 22 € 00.
Pourquoi cette lecture :
Je suis tombée "amoureuse" de cette saga dés le tome 1 et c'est avec une très grande gentillesse que son auteur est venu me lire, moi humble lectrice et accessoirement blogueuse littéraire depuis presque plus de 8 ans. Nous avons échangé moult mails et nous avons même pu nous croiser, bavarder et échanger. Un régal ! Olivier Barde-Cabuçon m'a fait parvenir un exemplaire de ce quatrième volet des aventures du commissaire aux morts étranges en espérant que je serais toujours sous le charme. Je m'empresse de le dévorer... Et de vous livrer mes impressions sur ce nouvel opus.
Le pitch :
Des pendus qui se balancent sous les ponts de Venise comme autant de fleurs au vent, un comte que l'on a fait le pari d'assassiner dans son palazzio. Autant de raisons pour que Volnay, le commissaire aux morts étranges, quitte Paris et réponde à l'appel au secours de Chiara, son ancien amour. Il espère aussi, par ce voyage, chasser l'humeur noire de son assistant, le moine hérétique, plongé dans une profonde dépression. Mais, dans la Venise du XVIIIe siècle qui agonise lentement en s'oubliant dans de splendides fêtes, les rencontres et les événements ruissellent d'imprévus. Une jeune fille travestie en garçon, un auteur de théâtre, un procurateur de Saint-Marc manipulateur et son énigmatique fille entament le plus sombre des bals masqués. Entre rêve et réalité, tragédie et comédie, Volnay et le moine se retrouvent confrontés à des assassins non moins qu'à leurs démons. Avec cette quatrième enquête du commissaire aux morts étranges en forme de parenthèse vénitienne, Olivier Barde-Cabuçon délaisse le temps d'un roman le royaume de l'intrigue pour la ville des masques.
Ce que j'en pense :
Retrouver Chiara, Volnay et le moine est un pur bonheur pourtant vite assombri par la teinte de l'humeur noire qui coule dans les veines du moins croyant de tous les hommes d'alors. Comme les nombreux canaux de la Sénerissime, les réseaux complexes des terres irriguées et cultivées pour nourrir la République, les méandres de l'esprit de l'homme de sciences et de culture sont enchevêtrées, torturés et ont rendu le moine fantomatique. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et pourtant... Je ne peux y croire. D'ailleurs Violetta, jeune femme à la volonté robuste et noble, parvient à faire renaître quelques flammes encore bien maigres, mais porteuses d'espoir. Rien que pour cela, je l'aime déjà cette petite.
Comme toujours, c'est dans des petits riens que les romans d'Olivier Barde-Cabuçon puisent leurs forces. Aussi, en lectrice avertie et quelque peu aguerrie par trois précédents tomes, je reste sur le qui vive. Pas question de passer à côté Du Détail ! Après, même si je sais que l'adage qui dit "que le monde est petit" se vérifie plus d'une fois de nos jours et encore plus au XVIII ème siècle, je trouve qu'il était un petit trop facile de faire du cousin de Chiara le nouveau maître de Violetta (le Comte Trissano). Oui, étant habituée au meilleur, je ne laisse passer aucune petite faiblesse. Je deviens tyrannique !!! Gare à moi si je ne veux point m'attirer les foudres de Volnay (ou d'autres...)
Belles descriptions de Venise. Je m'y suis retrouvée, j'ai de nouveau envie d'y retourner car jamais on ne se lasse d'une telle citée. Tout est y est de façade, pour la galerie, pour jouer dans la cour des grands, c'est un théâtre à ciel ouvert, une scène grandeur nature, ceci étant dit, on y trouve de véritables trésors pour peu qu'on veuille les voir. C'est comme pour ce mystère de chambre clause... Et d'autres encore. Je ne vais pas tout vous dire quand même !
Jouons la pièce des dupes sans en être véritablement. Ce roman est une belle représentation théâtrale (amours qui se croisent, se cherchent, se lient, se délient...) et ses coulisses. Un deux en un au minimum. Amoureux de Shakespeare, vous aurez votre lot de citations toutes mieux choisies les unes que les autres.
Sous la plume d'Olivier Barde-Cabuçon et sous les yeux de Volnay, mais aussi du moine et dans une moindre mesure de tous les protagonistes de ce roman, se tisse une belle toile colorée représentative de la nature humaine souvent peu glorieuse. Ainsi allait (va) le monde.
Des éléments nous échappent, on devine peu à peu, mais on ne suit pas toujours le bon lièvre. Nous nous sommes illusionné ou laissé aveugler. Bon joueur, nous sommes prêt à replonger pourtant le plus vite possible dans une nouvelle aventure.
Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20