Attention on risque de parler de Kuduro.
Principe est un label basé à Lisbonne qui s’est créé en 2013. Micro-structure qui a déjà édité une petite dizaine de vinyles, tous sortis à cinq cent exemplaires et tous peint à la main. Genre quand tu commandes un vinyl chez eux, tu as un petit mot du boss et des traces de doigts sur ta pochette de Márcio Matos. J’avais découvert le label en question avec une très étonnante sortie de l’anglais Photonz.
Bon, le truc c’est que là avec leur dernière sortie on se retrouve un peu au milieu d’une autoroute étrange entre jungle, kuduro, et house, ce qui n’a pas manqué d’éveiller une certaine curiosité … Ça s’appelle Malucos de Raiz, et ça sort tout droit d’une des résidences du label dans un club lisboète, le Musicbox. C’est un EP b2b entre Dj Maboku et Dj liocox, deux djs du crew Principe.
Le Kuduro rappelez vous c’est ce genre musical né en Angola et popularisé par Buraka Som Sistema avant d’être repris par Diplo ou Major lazer, bon certes dit comme ça, ça fait assez moyennement envie. Enfin du Kuduro dans cet EP on ne retrouve au final que les percussions et une certaine rythmique. On entend énormément de marimba et de percussions brésiliennes. On entend aussi quelques tonalités plutôt afro. Honnêtement l’EP ressemble plutôt à une jam session, ce qui est d’ailleurs le cas sur le premier et le dernier morceau.
Ça commence par des gémissements et ça fini sur un titre ultra-percussif. Des basses plus ou moins légères, du marimba, du batiba, voilà en gros la recette. C’est assez singulier, hyper chaud et dansant. On est parfois devant des basses très lourdes, parfois au contraire devant des percussions très légères, et surtout devant un format tout à fait différent de l’éternel morceau techno ou house de 5 minutes. C’est parfois arythmique, parfois très porté sur le travail instrumental. S’il fallait en retenir un morceau, peut-être que ça serait le No Momento de DJ Lilocox : basse, ligne de percussion et rien d’autre.
Principe en tout cas, tente avec ces productions depuis deux ans maintenant d’écrire une sorte d’histoire sonore contemporaine de Lisbonne avec une matière bien particulière. On retrouve dans le catalogue une somme de ré-interprétation de ce qui a pu être le dialogue entre le Brésil, l’Afrique et le Portugal. C’est quelque part entre Kuduro, house, parfois techno. C’est en tout cas sans doute l’une des scènes vers lesquelles il va falloir tendre sérieusement l’oreille. Loin des clichés et des compilations du genre, là-bas aussi, il semble se passer un truc vraiment inédit.