Photo tirée du site de Los Andes
Dimanche dernier, alors que les élections primaires battaient leur plein à Buenos Aires, le créateur du Día nacional del Tango, Ben Molar a rendu l'âme à l'âge de 99 ans. Dans les années 50, 60 et 70, il fut l'un des grands animateurs d'un monde du tango qui traversait la plus profonde crise de son histoire, après le renversement du gouvernement Perón et la prise de contrôle de la vie nationale, de l'économie et de la culture par les Etats-Unis après la fin de la guerre de Corée (1955 pour la prise de contrôle de l'Argentine). Ben Molar fut producteur discographique et animateur radio et télévision. Il défendit la musique populaire nationale, depuis Mercredes Sosa (folklore) jusqu'à Los Abuelos de la Nada (rock), tout en traduisant en espagnol les grands tubes anglo-saxons à la mode à l'époque (les chansons des Beatles, de Paul Anka, d'Elvis Presley, etc.).Il était lié d'amitié à tous les grands artistes du tango de la Guardia Nueva qui étaient encore en activité, Aníbal Troilo ou Julio De Caro, Juan D'Arienzo et même ce trublion de Astor Piazzolla. C'est lui qui se rendant un soir à l'anniversaire de Julio de Caro, un 11 décembre, eut l'intuition d'en faire une fête pour tout le pays, puisque ce même jour, d'une autre année, avait été aussi celui de la naissance de Carlos Gardel. En une seule manifestation, il unit ainsi en 1979 le père du tango de la Guardia Nueva, qui introduisit la polyphonie dans le tango à l'aube des années 1920, et le père du tango-canción au génie duquel on doit la constitution du fonds de répertoire avec des poètes de la taille de Pascual Contursi, Celedonio Flores, Enrique Santos Discépolo, Enrique Cadícamo ou Homero Manzi, pour ne citer que les plus illustres.
Ben Molar était membre de la Academia Nacional del Tango, de la Academia porteña del Lunfardo et il avait été fait Ciudadano ilustre de la Ville de Buenos Aires.
Malgré l'actualité hautement politique (1), un certain nombre de quotidiens lui rendaient hommage hier, lundi, à travers des articles brefs pour la plupart.
Pour aller plus loin : lire l'article de Clarín lire le micro-entrefilet de La Nación lire l'article de Infobae, quotidien en ligne de Buenos Aires lire l'article de Diario Jornada lire l'article de La Capital lire l'article de Los Andes (Mendoza est une province qui accueille à bras ouverts le tango qu'elle fait cohabiter avec la musique locale, la tonada)
(1) La droite du PRO est arrivée en tête des élections primaires à Buenos Aires. Le tiercé gagnant se compose du PRO, du parti radical et du Frente para la Victoria (majorité nationale de Cristina Kirchner). En tout cinq candidatures ou listes pourront concourir lors du triple scrutin de juillet pour élire un nouveau Chef de Gouvernement (à la tête de l'exécutif de la Ville Autonome de Buenos Aires), le renouvellement partiel de la Legislatura et les représentants du peuple dans les communes (un récent rouage de proximité de la gestion municipale). Aux trois partis de gouvernement du tiercé, s'ajoutent deux petites formations de gauche qui n'ont aucune chance d'arriver en tête de quoi que ce soit en juillet. Pour PRO, c'est l'actuel premier ministre portègne qui sera candidat à succéder à Mauricio Macri et pour le FVP, c'est l'actuel PDG de Aerolineas Argentinas, Mariano Recalde. Tout au long du mois d'avril, les primaires ont succédé aux primaires. A Salta, le FVP est arrivé en tête de toutes les propositions. A Santa Fe, le PRO est arrivé en tête. Quant à Mendoza, elle semble vouloir fermer la parenthèse FvP actuelle et revenir à ses amours radicales, comme au temps du gouvernorat de Julio Cobos. On verra en juin ou juillet selon les lieux ce qu'il en sera effectivement dans les résultats finaux.