« La magie est de tous les temps. Depuis les débuts de l'humanité, elle suit les pas des hommes sur tous les continents. A l'ombre des religions, en leur sein parfois, plus souvent encore en vive concurrence avec elles, elle transporte une part du sacré, du transcendant, de ce qui dépasse l'être mortel, pour lui parler du surnaturel et pour lui laisser la certitude, l'espoir ou l'illusion de pouvoir agir efficacement sur le monde invisible. Véhicule d'une quête éminemment humaine de sécurité, elle s'intègre aisément à certains systèmes sociaux ou politiques, dont elle peut même constituer l'ossature, ou bien au contraire elle entre brutalement en conflit avec les autorités qui redoutent son influence sur leurs sujets.
Chercher sa trace dans le passé n'est pas faire preuve de simple curiosité érudite mais tenter de
…Plutôt que de simples survivances magiques, il vaut mieux parler de mutations, d'adaptations, de réorientations. Si le diable peu à peu a déserté l'imaginaire des intellectuels et des artistes, s'il s'est apprivoisé au XIXe siècle comme l'explique Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, la magie, le spiritisme ou les sortilèges ont continué à exercer leur fascination aussi bien sur nombre de penseurs que sur les gens du peuple. Les ethnologues partis à la rencontre des gens ordinaires, , ont pu repérer le fonctionnement toujours actuel d'un système de croyances qui explique le monde réel. Ceux qui l'utilisent estiment qu'il fournit des règles utiles, voire indispensables, pour conduire leur vie sociale.
Sans doute de tels phénomènes expliquent-ils que les ruraux déracinés de l'ère industrielle aient légué aux citadins une certaine nostalgie de cette méthode de compréhension du monde ? Surannée, passéiste aux yeux des savants positivistes, elle n'en hante pas moins ce que l'on peut nommer, faute de mieux, la conscience collective de nos contemporains. L'universalité de la magie a certes disparu, suite à la longue crise déclenchée par les bûchers de sorcellerie. Le magisme continue pourtant à s'insinuer dans la vie actuelle, chacun pouvant se situer à son gré le long d'une échelle de valeurs allant de l'adhésion totale au refus ou au doute rationaliste le plus ferme. Aux divers étages se placent des phénomènes de croyance, des attitudes actives, des participations à des cérémonies, des adhésions à des sectes. Il n'est pas certain que la foi religieuse classique ou encore le scientisme puissent suffire à permettre de faire la part des choses, c'est-à-dire à distinguer « celui qui y croit » de « celui qui n'y croit pas ». Robert Muchembled .Magie Et Sorcellerie D'hier et d'Aujourd'hui. Armand Colin
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« Le sorcier c'était donc l'autre » d'un point de vue religieux (paganisme populaire, hérésie) comme politique et social (mise au pas des particularismes locaux domination masculine).
Si la sorcellerie en Europe est marquée ainsi par la répression massive de la chasse aux sorcières du XVe au XVIIe siècles, son histoire ne s'arrête pas là .Les Lumières puis le positivisme et l'évolutionnisme du XIXe mirent fin sans doute à la persécution mais pour rejeter le phénomène dans les ténèbres de la « mentalité primitive » dévolue aux sociétés qu'on était en train de coloniser ou à une survivance dans les campagnes, signe, pensait un certain rationalisme militant, de l'arriération et de la crédulité du monde paysan. Dans les deux cas le progrès de la raison, de l'éducation, les sciences et les techniques devaient mettre fin aux « croyances archaïques »et apporter la civilisation
Il est douteux pourtant d'affirmer que la sorcellerie soit un phénomène purement rural .Il y eut historiquement des procès et une répression « urbaine ».Surtout, notre monde contemporain majoritairement urbanisé et technicisé voit fleurir toute une économie occultiste- pour la seule France autour de 40000 voyants et le même nombre de « sorciers-guérisseurs dont plus de mille dans la capitale sans compter l'importation, sans vrai rapport avec les systèmes de pensées originaux, de chamans et autres marabouts. La presse enfle la rumeur du phénomène en le comparant aux 50000 médecins ou 30000 religieux et le discute désormais comme choix individuel d'existence parmi d'autres croyances et donc comme acquis de civilisation, censés fournir une réponse aux pertes de repères contemporains.
Quant au progrès des moyens techniques et de la communication il n'est pas une entrave, bien au contraire : l'Internet permet ainsi, comme chacun peut le constater, la diffusion massive de stages chamaniques, la prolifération de sectes sataniques, la consultation en direct des runes et des recettes de désenvoutement. La sorcellerie loin de disparaitre connaitrait, parmi d'autres formes d'ésotérisme un regain de vitalité dans un monde pourtant rationalisé et technocratisé.
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Dans ce contexte, les pratiques ésotériques ou para-psychologiques deviennent alors des faits de changement non plus extraordinaires, mais tout à fait équivalentes à des pratiques appartenant à d'autres domaines du social. Par exemple, elles sont tout à fait comparables aux pratiques sportives dites « de l'extrême » qui se vendent comme autant de découvertes authentiques du corps et donc de soi. « La glisse sur glacier » renouvelle la géographie de la montagne et la profession de guide, tout comme la pratique de l'astrologie, par exemple, renouvelle le paysage de la ville et bouleverse le savoir du praticien : chaque fois, c'est une émotion vraie qui est revendiquée et transformée en une vérité pleinement vécue. Elles entrent aussitôt sur le marché de la consommation et dans ce que Georges Balandier appelle « la représentation comptable de la vie personnelle ».André Julliard. Le Malheur Des Sorts. Sorcellerie D'aujourd'hui En France .
La sorcellerie relèverait ainsi d'un « je sais bien mais quand même » dont le sens ne pourrait s'éclairer d' un Grand Partage doublé d'un rejet simple entre « eux et nous ». L'autre de la raison, au lieu d'être l'apanage désigné de populations ou de sexe, serait décidément en chacun de nous selon un processus qu'il resterait à expliquer .Une phénoménologie, au cœur de la croyance, est possible désormais depuis les travaux de l'anthropologue J. Favret-Saada.
« Les tenants de l'idéologie positiviste des Lumières (à laquelle l'ethnologie cotisait) constituent la campagne française et sa sorcellerie en canton de l'irrationnel. « Nous », c'est-à-dire « la science », sommes censés être guéris de cette sale maladie. Dans ce passage, je rappelle que l'expérience de l'irrationnel est notre lot à tous, et qu'on ferait mieux d'éviter de parler d'« irrationnel ». Celui qui l'emploie pour qualifier la conduite d'autrui (celle d'un ensorcelé, d'un amoureux ou d'un militant politique) dit juste qu'elle est déraisonnable, que l'acteur en question résiste à une conception scientifique de la causalité. Je préfère donc parler d'une « expérience » de la sorcellerie, de la politique ou de l'amour. Une expérience où entre, en effet, de l'affectif non représenté, comme dans toute expérience humaine.
J'y croyais pas,j' y croyais pas tellement encore, me dit -elle... [Ce n'est pourtant pas qu'elle puisse être dite croire davantage à présent. Mais son récit, comme tout récit de sorcellerie, pose inévitablement la question de savoir C0mment on peut à la fois n'y croire nullement et y croire tout à fait] ... J'y croyais pas tellement encore, mais j'ai dit à l'homme de Quelaines(un désorceleur important mais étranger à la région) Vous savez qui c'est?
— Oui, je sais qui que c'est. C'est à Chailland.
— Si on vous pose des questions, vous allez nous dire qui c'est? demande Marie, qui précise à mon intention : « J'ai eu tort de poser cette question, j'aurais voulu ne jamais savoir. »
•— Pourquoi donc?
— Parce que je trouve ça idiot, de savoir, c'est complètement con. Je passe, mais je vous assure que... » (Soit : je ne vais pas vous les nommer, ces sorciers, parce que les sorts, ce sont des stupidités; mais je ne puis éviter d'y penser quand je rencontre ceux qui ont été nommés ce soir-là.) L'ethnographe risque un nom, à tout hasard : celui de Pottier, un petit-cousin de Suzanne Fourmond, comme elle originaire de Villepail et venu occuper une ferme à Chailland; Pottier, le principal animateur de la cabale contre les Fourmond et d'ailleurs son bénéficiaire évident, puisqu'il est devenu maire de Chailland après la mort de son parent.
« Oui, dit Marie, bien sûr, que Pottier était dedans [c'est-à-dire dans la liste des sorciers]. Mais il y en avait plusieurs. Je vous assure qu'on ne les compte pas avec les doigts d'une seule main : il y avait le maire [donc, Pottier], nos propres voisins et des gens du bourg. »
Marie est vivement intriguée par l'énigme de ce procès divinatoire : comment est-il pensable qu'un humain sache ce qu'il ne connaît pas? « L'homme de Quelaines, il ne les connaissait même pas [ceux qui ont été mis sur la liste des sorciers], il ne les avait jamais vus: comment savait-il que c'étaient eux [les sorciers]? C'est ça qui m'a étonnée. »J.Favret-Saada. Les Mots, Les Sorts, La Mort. Gallimard
« Le livre de Jeanne Favret-Saada résume, à sa manière, les tendances de fond de l'anthropologie actuelle des croyances. Croire n'est pas un objet, c'est en fait une position à l'égard du monde. Comprendre cette position, c'est faire partie d'un système, c'est être un acteur du drame qui se joue, c'est être dans un rapport aux autres dans lequel l'extériorité du regard doit céder la place à une entente préalable. D'où parle l'anthropologue, telle est la question à laquelle doit répondre un projet d'analyse des croyances magiques. Connaître une croyance, comme s'il était question de connaître un objet, perpétue un écart entre ceux qui croient et ceux qui savent. Aborder les croyances comme une position, c'est, en revanche,abolir cette distance sans pour autant renoncer au projet de bâtir un discours rationnel sur les croyances.
Deux faits essentiels mais paradoxaux semblent, en effet, vouer d'entrée tout discours « scientifique » conventionnel à l'échec et la recherche de terrain vaine : tout se passe d'abord comme si la sorcellerie ou en tout cas le sorcier n'existait pas ou plus (les informateurs éventuels, notables médecins, curés éluderont ou invoqueront un passé révolu) .Ce qui va se révéler « fait de parole » est paradoxalement ce dont on ne parle jamais ou qu'on nie, ce qui fait dire à 'auteur qu'il y a là un impossible ou un indicible, quelque chose du réel qui échappe à l'habituelle symbolisation
« Même quand un ensorcelé commente son état avec un proche en qui il a toute confiance, jamais il ne parle de «sorcier» ou de «désorceleur», ne mentionne leur patronyme ou leur localisation exacte. Il emploie des expressions convenues, mais vagues, euphémiques ou à dessein inexactes. Pour le sorcier : « celui qui me l'a fait », « la saloperie », «l'autre », « celui sur qui on se doute » (évidemment, aucun doute ne pèse sur la culpabilité de la personne ainsi désignée).
Cette imprécision délibérée est l'effet d'une censure que les locuteurs exercent sur leur langage parce qu'ils se sentent mal placés dans un double rapport de force : magique et politique. D'une part, la pensée sorcellaire attribue au sorcier la capacité surnaturelle d'entendre à distance. L'ensorcelé et ses interlocuteurs doivent donc rester dans le vague, sans quoi le sorcier se saurait démasqué et tiendrait le raisonnement suivant: si Untel peut parler d'un «sorcier» ou m'accuser nommément, c'est qu'il a consulté un désorceleur, lequel va nécessairement me combattre. Sous cette menace, le sorcier redoublerait ses « tours de force » pour éliminer sa victime pendant qu'il en est temps. De même, l'ensorcelé s'abstient de prononcer le mot «désorceleur», de citer un nom ou une localisation exacte, précisions qui mettraient son magicien à la merci des contre-attaques du sorcier.
D'autre part, un discours limpide fournirait à un «incroyant» (incroyant dans les sorts, un voisin positiviste par exemple) qui se trouverait matériellement à portée de voix, le moyen de dénoncer le désorceleur aux gendarmes, et de railler la crédulité, l'arriération de l'ensorcelé devant la communauté villageoise. Empêcher cet auditeur éventuel de comprendre représente donc un enjeu capital. » .. J.Favret Saada. Désorceler. eds de l'olivier.
Parler, se plaindre serait «se dévoiler, manifester une fragilité qui renforcerait en retour l'hostilité du sorcier. L'ensorcelé ne peut échanger qu'avec celui ou celle qui sera désigné comme guérisseur ou devin. La relation d'extériorité avec l'objet postulat de l'objectivité scientifique est impossible à moins que capable d'en parler par ses questions, susceptible donc d'avoir la « force »(ce qu'on ne cessera de lui demander), l'ethnologue occupe une place dans le système ; ce qui est une toute autre ethnographie.
La sorcellerie est son propre référentiel : à l'intérieur de son cadre seulement, peut s'instaurer un espace de relations. Ceux qui sont en dehors du champ de luttes ne pourraient rien comprendre aux enjeux.
« A chacun de nos entretiens, les Fourmond se demandaient pourquoi je voulais entendre leur récit : « II ne s'est rien passé, il n'y a rien à dire, il n'y a pas d'histoire à raconter », m'objectaient-elles régulièrement. Puisqu'il était patent que je ne partageais pas le point de vue du bourg et que je ne cherchais pas à leur faire avouer ce dont chacun les accusait, elles ne voyaient pas ce qui pouvait m'intéresser dans leur récit, car il ne s'agissait pas d'une histoire de sorciers. Certes, elles avaient rencontré un désorceleur, mais après tout, il s'était plus ou moins invité lui-même; elles avaient aussi nommé leurs sorciers mais n'en avaient tiré nulle conséquence. La crainte de relancer le scandale mit rapidement fin à ces entretiens, mais on peut se demander si Suzanne Fourmond ne redoutait pas autre chose quand elle me déclara qu'il était dangereux de parler des sorts et, plus encore, de chercher à comprendre.
De l'intérieur donc, va se révéler tout un système tragique où tous occuperont des places ;toute une dramaturgie du malheur .
Une répétition de malheurs biologiques, surtout simultanés, éprouve une famille, menace la survie de l'exploitation puis la vie de ses membres : accidents de voiture et de travail ; maladies ; épidémie stérilité des hommes, de la terre ou des animaux ; échecs scolaires ou professionnels ; décès. Loin de céder à une quelconque mentalité primitive, celle-ci va consulter normalement les institutions patentées pour en connaitre les causes et éradiquer la situation: la médecine ; la gendarmerie ; la justice ; les assurances ; les instituts de recherche agricole (analyse des terres et du cheptel) ; et aussi l'Eglise (on est déjà dans le magisme) : bénédiction de la ferme, du commerce, de l'atelier, etc. Mais ces institutions répondent chaque fois par une explication particulière des causes et la mise en œuvre de techniques particulières : même avec des succès partiels, elles n'avancent que peu ou pas d'interprétation globale de ces événements ,ne répondent pas aux pourquoi ,à la question du sens de ce qui arrive .Une idée va se faire jour renforcé par l'échec relatif des dites institutions dont personne ne conteste d'ailleurs la compétence : l'explication serait forcément ailleurs que dans les causes naturelles (climat, sol, épidémie), sociologiques ou personnelles (faute ou erreur d'utilisation du corps, des savoir-faire, etc.). Le cancer, c'est bien l'irrémédiable le médecin « y peut rien », « mais p'et que Grippon (guérisseur qui a la force), y pourrait quand même l' sauver ? »
Un pas de plus va être franchi dans ce qu'on peut appeler une situation d'énonciation, celle qui avance l'hypothèse d'une attaque et d'une personne malveillante, seule explication sociale restante qui pourrait rendre compte de la globalité du phénomène. Cette hypothèse est le fait non des victimes mais de tiers proches que l'auteur nomme énonciateurs : ils en suggèrent l'idée sans nommer précisément qui que ce se soit : « y aurai-ti quelqu'un qui te veut du mal ? » L'annonciateur vaut par une expérience sociale reconnue : soit par son métier (maquignon, hongreur) qui le met constamment à proximité de telles affaires, soit parce qu'il est un ex-ensorcelé. Avec lui, cet événement sort de la sphère du privé pour entrer dans celle du public par le biais de la rumeur : la famille peut se reconnaître légitimement comme ensorcelée
Quand le malheur se présente ainsi en série, le paysan adresse une double demande aux gens de savoir : demande d'interprétation, d'abord; demande thérapeutique, ensuite.
Le médecin et le vétérinaire lui répondent en déniant l'existence d'une série : les maladies, les morts et les pannes ne s'expliquent pas avec les mêmes raisons, ne se soignent pas avec les mêmes remèdes. Dépositaires d'un savoir objectif sur le corps, ils prétendent éliminer séparément les causes du malheur : désinfectez donc l'étable, vaccinez vos vaches, adressez votre femme à un gynécologue, donnez un lait moins gras à votre enfant, buvez moins d'alcool... Mais quelle que soit l'efficacité du traitement au coup par coup, elle est incomplète aux yeux de certains paysans, car elle affecte la cause et non l'origine de leurs maux. L'origine, c'est toujours la méchanceté d'un ou plusieurs sorciers, affamés du malheur d'autrui, dont la parole, le regard et le toucher ont une vertu surnaturelle…..
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Alors seulement est proposée à ce souffrant la possibilité d'interpréter ses maux dans le langage de la sorcellerie. Un ami, ou quiconque s'est avisé des progrès du malheur et de l'inefficacité des savoirs institués, pose le diagnostic décisif : « Y en aurait pas, par hasard, qui te voudraient du mal? » Ce qui revient à dire : tu n'es pas fou, je reconnais en toi les signes de la crise que j'ai vécue jadis et dont tel désenvoûteur m'a sorti.
Le prêtre et le médecin se sont éclipsés depuis longtemps quand le désenvoûteur est requis. Le travail de celui-ci consiste à authentifier la souffrance de son patient, le sentiment qu'il a d'être menacé dans sa chair; puis, à repérer, dans un examen très serré, les points où le consultant est vulnérable. Comme si son corps et celui des siens, son domaine et l'ensemble de ses possessions constituaient une même et unique surface criblée de trous par où la violence du sorcier ferait irruption à tout moment. Le désenvoûteur annonce alors clairement à son client le temps qu'il lui reste à vivre s'il s'obstine à demeurer sans défense. Maître de la mort, il en connaît la date et peut la reculer; professionnel de la méchanceté surnaturelle, il propose de rendre coup pour coup à « celui sur qui on se doute », le sorcier présumé, dont l'identité définitive n'est établie qu'après des recherches souvent fort longues. Ainsi s'institue ce qu'il faut bien nommer une cure, dont les séances ultérieures seront occupées à repérer les trous qu'il reste à colmater en fonction de ce que révèlent les occurrences de la vie quotidienne. » J.Favret-Saada. Les Mots, Les Sorts, La Mort. Gallimard
(A SUIVRE)
Il serait intéressant de comparer les travaux de J.Favret-Saada avec l'humanisme ethnologique d'Ernesto De Martino et son enquête sur le Tarentisme(piqure par la tarentule) dans les Pouilles. Il en tire une conception du "Magisme" comme position d'existence.
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