Cette étude de l’Université de Bristol explore le dilemne et le processus de décision des parents qui travaillent et se retrouvent, le matin, avec un petit enfant malade. Dans quels cas les parents prendront-ils tout de même la décision de mettre leur enfant à la crèche? Cette étude, présentée dans le Journal of Public Health tente de comprendre. Elle montre déjà l’intérêt d’éduquer mais aussi de mieux aider les parents… sous peine de contamination virale de tous les enfants de la communauté. De toutes premières informations qui montrent qu’il reste beaucoup à faire pour aider les parents de jeunes enfants.
C’est aussi la première enquête sur le processus de prise de décisions des parents face à cette situation et elle livre de premiers enseignements. Elle nous apprend qu’une toux ou un rhume sont généralement considérés comme moins graves et pas aussi contagieux qu’une gastroentérite, ou ses principaux symptômes. Car de nombreux parents vont envoyer leurs enfants à la garderie avec une infection sévère des voies respiratoires, sans prendre vraiment en compte le risque de propagation. Ce sera moins fréquemment le cas en cas de diarrhée ou de varicelle.
Il s’agit aussi d’une étude qualitative, la Parents’ Choices About Daycare (PiCArD) study, basée sur les interviews de 31 parents et sur leurs attitudes et leurs comportements face à la maladie de leur enfant, et finalement sur leur processus de prise de décision sur la garde de l’enfant. L’étude nous met donc sur la piste d’un certain nombre de comportements parentaux mais ne nous donne en aucun cas une photographie du comportement type. Cependant, le Dr Fran Carroll, auteur principal de l’étude et chercheur à l’Université de Bristol confirme, pour les avoir interviewés que globalement les parents sont bien conscients que laisser leur enfant malade à la garderie n’est pas l’idéal, mais en pratique, ils n’ont pas toujours le choix : Ainsi, la décision va dépendre de leurs contraintes professionnelles, des conséquences financières, ou de la possibilité de solutions de garde alternatives.
Les parents connaissent » les directives » de la crèche ou de la structure d’accueil en cas de maladie de l’enfant, mais les estiment moins claires en cas de symptômes respiratoires…Des mesures sont également suggérées, qui pourraient être prises, pour les aider, et réduire le risque de propagation de maladies infectieuses chez les enfants et les personnels de structures d’accueil :
· une réduction des frais de crèche, si l’enfant est absent,
· une flexibilité plus importante des jours ou des horaires de garde,
· une réglementation plus claire en cas de maladie de l’enfant.
Dans ces situations, la prise de décision est le résultat d’une interaction complexe entre la maladie de l’enfant, les contraintes personnelles et la politique de la structure d’accueil. La compréhension des critères modifiables des politiques de garde et la mesure dans laquelle ces facteurs influent sur la prise de décision des parents pourraient permettre de développer des interventions pour réduire la transmission de maladies infectieuses au sein de ces structures. Quelques implications donc déjà pour la prévention des maladies infectieuses chez le petit enfant et pour un soutien élargi aux parents en activité. Mais l’algorithme reste à préciser.
Source:The Journal of Public Health April 22, 2015 doi: 10.1093/pubmed/fdv037External pressures increase parents’ thresholds for sending children with respiratory tract infections to nursery (Visuel © shocky – Fotolia.com)
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