Chronique : « La caverne du souvenir »
scénario et dessin de Andréas
Public conseillé : Adultes
Style : Aventure fantastique
Paru aux éditions « Le Lombard », collection Signé, le 17 avril 2015, 56 pages, 13.99 euros
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L’Histoire
En pleine nuit, un homme s’enfuit au volant de sa voiture. Meurtrier ne ressentant aucune culpabilité, il croise un couple de cavaliers qui l’invitent à continuer la route jusqu’à un gîte en bord de mer. L’homme trouve refuge sur place, toujours accompagné d’un étrange paquet.
Avant d’aller se coucher, le propriétaire lui raconte une histoire locale : un ancien roi se serait fait enterrer dans les falaises prêt d’ici avec son immense fortune…
Ce que j’en pense
Dans la bibliographie imposante de l’immense Andréas, il y a des séries fleuves (Rork, Arq, Capricorne) multiples et complexes qui s’auto-influencent, mais aussi quelques mini-séries et One-shot de “distraction”. Édité en 1985 (ça ne nous rajeunit pas), et réédité dans la prestigieuse collection “Signé”, “La caverne du souvenir” est un de ces petits joyaux.
Toujours aussi mystique et secret, Andréas livre un album où son univers fantastique (et très personnel) se mélange aux mythes nordiques. Une mixité osée, mais qui marche plutôt bien, déclinée dans un temps moderne (un acteur meurtrier qui s’enfuit) et un récit fantastique (une terre sous la terre ?) qui s’entremêlent intimement.
Si vous aimez les histoires simples et pas prise de tête, passez votre chemin. Andreas, c’est tout le contraire, et c’est aussi ça qui en fait sa saveur unique. “La Caverne du souvenir” est un album qui se lit et se relit plusieurs fois, en y tentant différentes interprétations à chaque fois.
Bourré de symbolisme, de clés ésotériques, de sens cachés, de portes à moitié ouvertes et aux ¾ fermées, je m’y suis fait bousculé avec ravissement !
Comme tous les albums d’Andréas, “La Caverne su souvenir” m’a procuré son lot de plaisir “graphique”. Virtuose de la composition et de la narration visuelle, Andréas tente tout ce qui lui passe par la tête. Découpages de cases hyper verticales, ou hyper panoramiques, en diagonale, incrustées dans des spirales, il casse les codes… tout en restant lisible. Un bel effort qui me tire des “Oh” et des “Ah” ravis à chaque page !
Coté dessin, par contre, les 31 années écoulées depuis la parution originelle de l’album ne lui sont pas toujours favorables. Les décors sont somptueux et variés, mais les personnages un peu rigides.. en particulier les femmes. De même la couleur fait tout de suite un peu “datée”.
Qu’importe, découvrir “La caverne du souvenir” fut un vrai plaisir pour le “Andreas-o-fan-de-base” que je suis. Merci le Lombard.