Susana et Valeria, 37 ans chacune, vivent en couple depuis onze ans et se sont mariées il y a deux ans. Lorsqu'elles ont décidé d'avoir un bébé, leur ami Hernán, qu'elles connaissent depuis près de vingt ans, a offert non seulement de donner son sperme pour la fécondation assistée, mais aussi de faire partie intégrante de la vie de l'enfant. Depuis la naissance d'Antonio, Hernán ne s'est jamais considéré comme un donneur, mais bien comme un père à part entière.
La demande d'être tous les trois reconnus légalement comme les parents du petit Antonio, a été présentée à l'officier d'état civil des provinces et soutenue par la Fédération argentine des lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (FALGBT).
Cette requête s'appuyait sur la nécessité de garantir à l'enfant son droit à la reconnaissance de sa pleine identité, de sa situation familiale, et d'être reconnu comme le fils de ses deux mères et de son père, sans qu'aucun d'eux n'ait à renoncer à leurs droits et obligations envers l'enfant.
En Argentine, si la norme culturelle veut qu'un individu soit reconnu légalement par deux parents, la législation, elle, n'interdit pas expressément les situations de triple filiation. En effet, elle n'établit pas de limite au nombre de parents qu'une personne peut avoir.