La conclusion de cette histoire était particulièrement attendue. La romance entre Henri et Cornelia sert de ligne directrice et, enfin, elle est arrivée à me convaincre. Loin de leurs chamailleries du tome précédent, ils ont mûri tous les deux et abordent enfin leur relation avec un peu d’intelligence: il ne l’infantilise plus, elle ne l’idéalise plus. Il s’agit enfin d’un couple solide et émouvant, que l’on a envie de voir triompher et être heureux ensemble parce qu’après tout, ils le méritent parce qu’ils s’aiment. Mais Cornelia est toujours la créature la plus convoitée du monde vampirique, parce qu’elle reste la seule à pouvoir donner naissance à l’enfant d’un vampire, et en cela, leur couple n’est pas à l’abri. Mais sa survivance n’est plus le centre de l’intrigue.
Avoriel, en revanche, est le personnage sur lequel nous allons apprendre des choses maintenant. Il donne à l’auteure l’occasion de développer sa propre mythologie vampirique. Cornelia et Henri doivent impérativement en apprendre un maximum sur le père de tous les vampires et donc l’origine de la race. Un véritable méchant, torturé, à la fois pitoyable et terrifiant, voilà ce qu’a réussi Georgia Caldera avec ce personnage. Il tient à la fois du père de famille tyrannique et de l’enfant capricieux, le tout associé à une belle déviance mégalomane. On tourne d’ailleurs longuement autour du personnage, le découvrant par les yeux des douze vampires qu’il a créés et la spirale se referme tout doucement.
Ce qui m’a moins convaincu, c’est tout le chemin pour en arriver à lui. Beaucoup de pistes sont lancées, beaucoup de personnages introduits, beaucoup de pouvoirs entrevus, et ils sont finalement peu exploités pour arriver à la bagarre finale, ce que j’ai trouvé un peu dommage. Un petit effet de “tout ça pour ça” quand même. Mais malgré cela, le style de Georgia Caldera fait mouche: les étonnants pouvoirs de Cornelia se développent, et on la suit dans son univers sombre et gothique avec une fascination certaine, avide d’en savoir plus sur cette communauté qui finalement ne tient ensemble que dans leur haine pour leur créateur. Je me suis donc laissée porter par le style élégant, par ces longues phrases raffinées tout comme par l’univers sombre et sanglant dans lequel Cornelia évolue, car il faut souligner que cette série a un fort pouvoir addictif. Une fin qui tient donc ses promesses, sans pour autant monter en apothéose comme l’avait fait le premier tome, mais qui reste un grand moment, même si j’ai eu un peu de mal avec l’épilogue, de trop selon moi.
La note de Mélu:
Une superbe lecture.
Un mot sur l’auteure: Georgia Caldera (née en 1982) est une auteure et illustratrice française qui développe un univers gothique, élégant et sombre. Pour la découvrir, je vous recommande son (très beau) site internet. D’autres de ses romans sur Ma Bouquinerie: