Alors qu’au début du 18e siècle, ils étaient synonymes de progrès, les trains ont rapidement perdu de leur popularité dès l’apparition des avions. De nos jours, alors que l’on prend quasiment l’avion comme on prend le bus, de nouvelles générations de locomotives sont en train de remettre ce moyen de transport sur les rails… enfin, presque.
Des rails? Mais quels rails?
Le chemin de fer, cette autre dénomination de ce moyen de transport qui a permis à bien des pays de se bâtir, ne pourra plus être utilisé pour désigner ses prochaines évolutions. En effet, deux technologies s’affrontent désormais pour concurrencer l’avion : le maglev et les capsules à vide.
Tandis que la première dispose déjà de plusieurs années de recherche, la seconde en est, pour l’instant encore, à ses balbutiements. Il existe plusieurs lignes maglev en activité, mais elles se limitent à de courtes distances et font plus office de zones de test que de réel moyen de transport à grande échelle. Le Transrapid de Shanghaï représente un tracé de 30 km qui fut inauguré en 2004 et sur laquelle les trains se déplacent à une vitesse maximale de 430 km/h. Au Japon, une courte ligne existe à Aichi. Mesurant à peine 9 km, elle permet aux trains de se déplacer à une vitesse maximale de 100 km/h avec une moyenne d’à peine 30 km/h. On est définitivement très loin du dernier record battu par Central Japan Railways, qui le 21 avril dernier, a atteint l’impressionnante vitesse de 603 km/h, soit plus de 10 km par minute!
Quésako le maglev?
Le gros avantage de cette technologie réside dans le fait que le train ne touche pas les rails, réduisant ainsi le frottement, donc la consommation d’énergie nécessaire à son fonctionnement.
Le maglev est l’appellation plus courte de sustentation électromagnétique (en anglais, magnetic levitation), un principe par lequel deux aimants se repoussent au lieu de s’attirer provoquant ainsi une poussée qui permet de soulever le train et de le faire avancer. Le gros avantage de cette technologie réside dans le fait que le train ne touche techniquement pas les rails, réduisant ainsi le frottement, donc la consommation d’énergie nécessaire pour le faire bouger tout en augmentant sa vitesse.
Comparativement à un train haute vitesse traditionnel, comme le TGV français qui atteint tout de même 574 km/h, ce train demande moins d’énergie.
Cependant, là où le bat blesse c’est lorsque l’on compare les coûts nécessaires à la construction de la voie destinée à le faire circuler. Les frais sont tout simplement pharaoniques! Au Japon, la CJR prévoit défrayer tous les coûts reliés à la mise en place de la ligne entre la gare de Tokyo de Shinagawa et Toyota, la ville industrielle où naquit la célèbre marque automobile. Attachez-vous : si l’on additionne les lignes, les rames et les tests nécessaires, on atteint la somme de 55 milliards de dollars US. Oui, 55 milliards!
Et les tubes d’Elon Musk alors?
Le concept du Hyperloop (Image : Tesla).
Hyperloop. C’est le nom du nouveau projet fou du milliardaire américain, Elon Musk, déjà à l’origine de SpaceX et des voitures électriques Tesla.
Le concept est comparable au système de transfert d’argent que l’on peut observer dans les magasins à grande surface, soit ces tubes sous pression qui partent des caisses jusqu’au poste central où se situe le coffre. L’intérieur du tube est sous basse pression, afin de limiter la friction, tandis que les capsules dans lesquelles prendront place les voyageurs sont sur des coussins d’air.
Grâce à la présence de moteurs à induction (aussi appelés machine asynchrone) à intervalle régulier, un champ magnétique est généré propulsant la capsule vers l’avant jusqu’à une vitesse maximale de 1 100 km/h! La première ligne devrait s’établir entre Los Angeles et San Francisco et permettre aux voyageurs de rejoindre les centres-ville de ses deux agglomérations en moins de 30 minutes, peu importe la météo et faisant même fi des tremblements de terre.
La découpe des tubes munis de panneaux solaire (Image : Tesla).
Le principal avantage de l’Hyperloop est que, comme les trains traditionnels, il permet de rejoindre le cœur des cités sans avoir à rejoindre des aéroports généralement excentrés. Il en va de même pour les procédures d’embarquement et de débarquement qui devraient être plus rapides et surtout moins fastidieuses qu’aux aéroports. Enfin, autre avantage non négligeable de ce moyen de transport du futur, il est autosuffisant; l’énergie nécessaire à son fonctionnement étant générée à partir de panneaux solaires installés sur les tubes. Que demander de plus?
Un simple concept ou une réalité?
Hyperloop n’est officiellement plus un simple concept puisque 20 employés à temps plein travaillent déjà d’arrache-pied pour mettre en place la première ligne de test. Loin des coûts astronomiques du maglev japonais, ce nouveau tube de transport n’est pas non plus à la portée de toutes les bourses. En effet, Elon Musk a pour l’instant réussi à amasser 20 millions de dollars sur les 80 millions nécessaires à la construction d’un parcours d’essai. Un test qui devrait prendre place dès l’année prochaine sur une distance de 8 km.
À suivre… enfin, si vous courez assez vite!