4è de couverture:
Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels. Carole Martinez construit son roman en forme de conte : les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie.
Mon avis:
J'ai enfin lu ce livre tant adulé par les blogueurs !
Il m'a fallu plusieurs mois pour le faire car je l'ai lu en deux temps. Un premier temps pendant lequel l'écriture poétique et originale de Martinez m'a emportée. Un univers coloré, fantastique qui aide l'héroïne à supporter la dure réalité de son quotidien. C'est tellement bien écrit que l'on arrive aisément à imaginer toutes ces étoffes et à visualiser les personnages.
La légendaire jalousie des femmes est bien décrite ainsi que les relations humaines telles qu'elles peuvent être dans des régions plutôt isolées, où s'intéresser à la vie du voisin fait partie des rares loisirs que l'on peut se permettre.
J'ai donc repris la lecture de ce roman après une longue pause, d'une part par manque de temps , d'autre part parce que la partie qui décrit le soulèvement populaire et les batailles m'a semblé être quelque peu en rupture avec la magie des premières pages.
Ceci dit, c'est une partie qui ne manque pas d'intérêt et qui décrit aussi très bien le contexte social de cette époque là en Andalousie.
Frasquita erre et entraîne avec elle ses pauvres enfants. Chacun doté d'un caractère particulier.
La relation entre le fils aux cheveux roux et son père est particulièrement intéressante.
La fameuse boîte contenant le secret magique continue à se transmettre d'une fille à l'autre au moment de la puberté. Mais que représente donc cette boîte ? Ne serait-ce pas ce qui aide ces filles à supporter leur condition féminine entre autres ?
N'oublions pas que la narratrice est une des filles de Frasquita. Rompant avec la tradition orale des femmes de sa lignée, elle décide d'écrire enfin l'histoire de sa famille qui lui a été contée. Tissée, brodée avec des couleurs magnifiques, sûrement pour atténuer la douleur que pourraient occasionner des révélations trop crues, trop vraies...
Difficile de faire la part des choses entre la réalité et la fiction mais c'est là que réside le charme du roman qui malgré tout peine à voiler complètement ce qui semble être une colère contenue.
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