Magazine Culture
Andy Cartwright, par le biais de son projet solitaire Seabuckthorn délayant un psyché-folk instrumental gracile et inspiré, sort son cinquième album, le LP They Haunted Most Thickly, au mois de juin prochain sur le label Parisien Bookmakers Records – déjà dépositaire de ses deux précédents efforts In Nightfall et The Silence Woke Me en 2011 et 2012. Immersive et dépaysante, la musique de Seabuckthorn, dentelée de digressions mélodiques nées de l’improvisation, fait le lien entre le corps et l’esprit, l’imaginé et le rêvé : suggérant le voyage et la transhumance, They Haunted Most Thickly a été enregistré à Montreuil, strié d’une guitare resonator et d’une douze cordes acoustique, l’album provoque ce sentiment confus que l’on peut éprouver quand les éléments nous dépassent. Cet œil rivé sur un volcan à l’irruption majestueuse, sur la beauté violente d’une mer démontée ou sur les ravages incontrôlables d’un tremblement de terre. Oeuvre à double tranchant donc, une perpétuelle tension entre méditation et intranquilité s’en dégage, ne permettant jamais un total abandon des sens : ce que la nature donne, celle-ci est capable de le reprendre au centuple. Dès lors, la rencontre avec le travail du jeune artiste Clément Richem, récent auteur d’une exposition au Palais de Tokyo, ne pouvait que faire sens, lui qui explore les dynamiques du temps et du mouvement sur des micro-mondes. Tel Les Chateaux de Sables, film mettant subtilement en images le morceau Heavy Calm de Seabuckthorn et à propos duquel l’auteur annote l’évolution d’un paysage d’argile est captée par photographie (…) J’érige des architectures. Avec le temps, ces constructions s’érodent, se brisent. Sur les vestiges je dresse de nouvelles architectures.
Vidéo (PREMIERE)