Indiens du pérou, le pétrolier Français viole sa charte d'éthique

Publié le 01 juin 2008 par Oldchaps
L'ONG Survival a photographiée ces indiens à la frontière du Pérou et du Brésil. J'ai donc eu un choc en regardant à la télévision ces poignées d'indiens luttant avec leurs moyens, c'est à dire des arcs et des flèches contre l'avion de l'association qui souhaitait prouver leur existence.

"Nous avons effectué ces survols pour montrer leurs maisons, pour montrer qu'ils sont là, pour montrer qu'ils existent" a déclaré José Carlos dos Reis Meirelles Júnior, un expert chargé des Indiens isolés pour la FUNAI, la Fondation nationale de l’Indien au Brésil. "Cela est très important car certains doutent de leur existence".
"Ce qui se passe actuellement dans la région [au Pérou] est un immense crime contre le monde naturel, les Indiens, la faune; c’est un témoignage de plus sur la manière complètement irrationnelle selon laquelle nous, les "civilisés", nous gérons le monde" dénonce M. Meirelles.

Ces indiens vivent dans une double précarité induite par notre "modernité", en effet ils sont sans arrêt en fuite devant les groupes forestiers et Pétroliers. Ces peuples ont la malchance d'habiter une région encore vierge qui se nomme le Block 67 et qui appartient au pétrolier Perenco. Nous sommes donc au dessus d'un gisement de pétrole de 100.000 barils jour. Handersson Casafranca, l'avocat de L'Aidesep qui a entrepris une démarche judiciaire contre les pétroliers, précise que ces indiens n'ont pas développés de défense immunitaire contre les virus externes qu'ils ne connaissent pas. Leur habitat est donc leur meilleure défense biologique et sanitaire.
Le vice-président de l'Aidesep, Robert Guimaraez fustige le gouvernement péruvien: "il voit l'Amazonie comme un territoire vide alors que des dizaines de tribus isolées vivent dans la jungle amazonienne du Pérou"."Certaines tribus ont décidé de rester en marge de ce que nous appelons développement". Alain Garcia, Le président péruvien lui rend la monnaie de sa pièce, puisqu'il a défendu les pétroliers en 2007. "Contre le pétrole, les écologistes ont créé la figure du natif de la jungle "déconnecté", c'est-à-dire inconnu mais dont on présume l'existence, à cause duquel des millions d'hectares ne doivent pas être explorés."

J'avais envie de jeter l'éponge suite à ces belles images d'indiens ne souhaitant pas être achetés et prêts à défendre leur (et notre) habitat au prix de leur mort. Ils font pourtant du développement durable depuis la nuit des temps, pour jargonner comme nos officiels d'aujourd'hui. Je viens de découvrir que Perenco est une entreprise Française, elle risque de se voir retiré sa concession pétrolière. Vendredi 30 mai, au tribunal de Maynas, Perenco et les deux autres pétroliers ont "présenté un recours en nullité afin d'allonger la procédure et pouvoir continuer leur activité".

Perenco s'est dotée d'une charte éthique qui prétend doctement "Wherever we operate, every effort is made to improve quality of life while preserving traditional culture and values."
En Français "partout où nous opérons, tous les efforts sont fait pour améliorer la qualité de vie en préservant les cultures traditionelles et leurs valeurs.

Il semble donc qu'avec son recours en nullité Perenco est désormais en violation flagrante de sa charte d'éthique.

Mais cela a t'il réellement une importance, nous sommes en face d'une poignée d'individus qui ne pèsent rien contre les enjeux gouvernementaux, politique et financier présents à cet endroit là. Heureusement que l'Aidesep a engagée cette démarche de communication internationale pour défendre ce qui peut l'être de nos liens à nos origines. Demain, lorsque je ferai le plein de ma bagnole en sifflotant, est ce que je saurai ce qu'à coûté en larmes et en sang les litres de gazole que j'injecterai dans son réservoir ?

Ainsi va notre Humanité qui prêche sans cesse le bien pour produire des "crimes contre l"Humanité" à l'insu de son plein grès.


                                         l'Humanité menacée