Dix-sept personnes assassinées, des rassemblements dans tout le pays, une manifestation d’une ampleur inédite à Paris : les crimes au siège de Charlie Hebdo, à Montrouge et dans l’hypermarché cacher de la Porte de Vincennes étaient les pires commis en France depuis des décennies.
L’émotion populaire balaya tout sur son passage, y compris une réflexion lucide sur ce qui s’était vraiment passé. Car les terribles meurtres de janvier 2015 furent l’occasion d’une manipulation qui restera un cas d’école.
Le pouvoir s’employa d’abord à escamoter sa responsabilité dans la faillite des services de police et de renseignement et dans la cavale extravagante des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly qui ne furent localisés et abattus que parce qu’ils étaient suicidaires et se cachaient à peine.
François Hollande et son gouvernement firent également tout pour éviter, au nom du refus de l’amalgame entre musulmans modérés et radicaux, l’examen des responsabilités de l’islam de France et de la lâcheté politique face au fondamentalisme.
Mais les maladies dont on nie la réalité finissent un jour par vous emporter. La mobilisation du 11 janvier 2015 fut aussi massive que stérile. Depuis, par un amer paradoxe et malgré les discours officiels, la République recule devant les islamistes. Les défilés des «Charlie», qui arboraient leur logo comme un talisman protecteur, ne ressemblaient-ils pas en fait à une marche de lemmings, ces petits rongeurs qu’on dit suicidaires parce qu’ils ne savent pas canaliser leurs pulsions grégaires ?
Demain, seules une laïcité sans compromis et la prise à bras-le-corps des problèmes économiques et sociaux de la France pourront nous éviter le pire.
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