Par Thomas Haeflin - 27/04/2015 | 11:18
Après les récents drames successifs en Méditerranée, dont le naufrage d'un chalutier au large de la Libye qui fait plus de 700 morts, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se sont réunis en urgence à Bruxelles jeudi dernier et décidé de tripler les moyens financiers de la mission de surveillance aux frontières de la Méditerranée. Mais les navires de cette mission, Triton, se retrouvent dans les faits cantonnés aux frontières de l'Italie. Le mandat de l'opération Triton n'a en effet pas été modifié et les navires qui la mettent en œuvre n'ont pas la mission explicite d'aller au-delà d'une limite de 55 kilomètres environ sur le tracé des frontières européennes.
Or, selon Amnesty International, tous les bateaux qui ont coulé ces derniers temps se trouvaient beaucoup plus près de la Libye, dans une zone qui n'est donc pas couverte par les navires de Triton. L'ONG estime que cette situation fera que le renforcement des mesures de surveillance décidé par les dirigeants ne permettra pas d'arrêter l'hécatombe en cours dans les eaux de la mer Méditerranée.
Pour le moment, l'essentiel des opérations de secours de migrants en Méditerranée sont réalisées par les navires de la marine marchande, généralement à la demande des garde-côtes. Même si ces opérations sont souvent menées avec un certain succès, les cargos de la marine marchande ne sont pas équipés et leurs équipages par formés pour ce genre d'opérations. Dans certains cas, comme en cas de panique à bord, ils pourraient provoquer indirectement des naufrages.