La maladie de Huntington est une maladie génétique neuro-dégénérative héréditaire pour laquelle il n’existe à ce jour aucun traitement curatif. En France, cette maladie atteint environ une personne sur 10.000, ce qui représente environ 6.000 malades et 12.000 porteurs du gène défectueux provisoirement indemnes de signes cliniques. La Maladie de Huntington survient généralement à un âge moyen, entrainant d’importants troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques menant progressivement à la perte d’autonomie et à la mort. Ainsi, inexorablement progressive, elle conduit au décès dans les 20 ans qui suivent l’apparition des symptômes.
Les chercheurs de l’Université Laval et du CHU de Québec ont cherché à déterminer si les modifications de la vascularisation du cerveau et de la barrière hématoencéphalique, documentées dans les maladies d’Alzheimer et de Parkinson sont également présentes dans la maladie de Huntington. Les chercheurs ont procédé à des tests d’imagerie cérébrale sur des personnes atteintes de la maladie d’Huntington, à l’analyse de tissus cérébraux de personnes décédées des suites de la pathologie et à l’étude d’un modèle murin reproduisant la maladie.
Leur analyse confirme la présence de huntingtine mutée, la protéine responsable de la maladie, dans toutes les composantes majeures des vaisseaux sanguins du cerveau. Ces vaisseaux sanguins apparaissent plus denses et d’un diamètre réduit et barrière hématoencéphalique présente une plus grande perméabilité. 2 constatations qui contribuent à expliquer comment les protéines responsables se propagent du système nerveux périphérique vers le système nerveux central.
La pathogenèse pourrait donc se situer au-delà des neurones et résulter d’une infection des cellules saines par la protéine mutée, explique l’auteur principal, le Pr Francesca Cicchetti, professeur à l’Université Laval. Bloquer le transport de la protéine mutée vers le cerveau et renforcer la perméabilité de la barrière hématoencéphalique pourrait donc prévenir la migration de cellules porteuses de huntingtine mutée vers le cerveau et, a minima, ralentir la progression de la maladie.
Source: Annals of Neurology 9 APR 2015 DOI: 10.1002/ana.24406 Cerebrovascular and blood–brain barrier impairments in Huntington’s disease: Potential implications for its pathophysiology et Communiqué Université de Laval Des chercheurs identifient d’importantes anomalies vasculaires dans le cerveau de personnes atteintes de la maladie de Huntington (Visuel NIH : Anomalie de la protéine (gène) huntingtine dans la mala die de Huntington- sur une cellule nerveuse de souris )