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Tant que nous sommes vivants, Anne-Laure Bondoux

Par Laurielit @bloglaurielit

CVT_Tant-Que-Nous-Sommes-Vivants_1359Bo et Hama...deux prénoms qui martèlent le récit d'Anne-Laure Bondoux. Bo et Hama se rencontrent à l'usine d'armement dans laquelle ils travaillent simultanément, Bo prenant la relève d'Hama. Bo a un physique d'ancien forgeron et dès le premier regard ils tombent amoureux. Les premiers chapitres sont noirs et évoquent le roman Germinal d'Emile Zola. L'amour d'Hama et Bo détone dans ce paysage et apporte joie et gaieté dans ce paysage morne. Mais cet amour va être bousculé par l'accident d'Hama à l'usine. Hama perd ses mains, Bo et Hama perdent leur travail puisque l'usine est détruite. Ainso pour se reconstruire physiquement mais aussi sauver leur couple, Bo et Hama fuient le village. Au-delà des plaines et de la forêt, aprés des jours de marche, ils trouvent refuge dans une drôle de familles, une famille de nombres. Un, Deux, Quatre, Douze...vont les accueillir. Avec leur bienveillance et à leur manière ils vont refaire battre le coeur de forgeron de Bo, faire apprendre la patience à Hama, leur montrer que finalement tout est surmontable dans la vie. Ce moment du livre est presque philosophique : il faut vivre au présent, accepter de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Et puis il y a l'arrivée du bébé de Bo et Hama, la petite Tsell...C'est elle qui nous raconte depuis le début l'histoire de ses parents (on le comprend à ce moment de l'histoire) avec recul, tristesse et incompréhension parfois. Ce roman d'aventure se poursuit avec la quête de Bo et Hama d'un ailleurs puis comme dans la vie, on va et on vient, c'est Tsell qui reviendra sur leurs pas.

Je ne peux en dire plus mais il y a vraiment plusieurs parties dans ce roman. Si au début l'histoire est inscrite dans un monde réel, peu à peu les signes du conte sont distillés par l'auteure. Que ce soit au sein du Castor Blagueur, la famille de nombre dans la grotte, la drôle de maison penchée, les ombres de Tsell. Il faut cueillir et lire ce roman en acceptant de se laisser porter par l'auteure un peu au hasard des choses. C'est un roman dense, très dense, d'une qualité littéraire forte. Que ce soit le titre des chapitres avec les jeux d'opposition, les différents thèmes évoqués par l'auteure : l'amour, le handicap, la mort, la recherche de ses origines, accepter de se perdre un peu pour repartir en chemin. Il y a de la philosophie dans ce conte, il y a des situations un peu folles, il y a de l'onirisme et aussi de la dureté. Certains passages m'ont émus, d'autres m'ont parfois un peu perdus, ne sachant plus où l'auteure voulait m'emmener. C'est un beau conte, vraiment, d'une grande qualité mais accepter d'être emporté sans parfois tout comprendre ou tout détailler est un élément primordial pour en apprécier la saveur. Une mention spéciale pour la couverture, superbe, que j'ai regardée encore davantage dans le détail après avoir terminé ce roman.

Et que j'aime la leçon de vie "tant que nous sommes vivants..." et la question majeure " Tu crois qu'il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue?"

Un superbe livre prêté par ma Stéphie.

La présentation du livre par l'auteure elle-même (à lire absolument) : ici


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