Ce roman se présente sous la forme de dix-sept lettres à Richard Gere. J'avoue avoir été surprise et quelque peu perplexe au début du roman, mais finalement carrément conquise par le style. Bartholomew est persuadé d'avoir un lien cosmique avec l'acteur américain car il a trouvé dans les affaires de sa mère une lettre de Richard Gere, envoyée à elle et à des milliers d'autres personnes, dans laquelle il défend la cause tibétaine. Il commence alors à lui écrire et à lui raconter sa vie, après la mort de sa mère, dans une sorte de volonté thérapeutique inconsciente. Vous l'aurez compris, Bartholomew Neil, est un peu simplet, ou attardé, idiot, crétin, débile comme il a souvent été appelé dans son enfance, et qu'un "petit bonhomme en colère dans son ventre" s'attache à lui rappeler régulièrement. C'est un personnage extrêmement touchant et totalement inconscient du bien qu'il fait aux autres. C'est finalement lui qui va apporter aide et réconfort aux personnes qui l'entourent.
Matthew Quick a imaginé une belle galerie de personnages, tous plus au moins dérangés. Aux côtés de Bartholomew, on trouve un prêtre qui abandonne l’Église et se met à boire, une thérapeute à problèmes, une bibliothécaire très timide et réservée... Bref, des personnages hauts en couleurs qui apportent ce qu'il faut d'humour et de fraicheur dans ce roman. Là où l'on aurait pu facilement avoir un roman empreint de tristesse, qui débute quand même par un drame, la mort de la mère de Bartholomew, Matthew Quick a préféré écrire un roman drôle et émouvant, qui redonne espoir et qui fait du bien !