La version futuriste du crew neck en molleton gris
Une tendance de fond sur marché américain concerne une sorte de nouveau sportswear, que certains adeptes des mots-valises ont baptisé l’athleisure, ou plus raisonnablement active wear. Une marque comme Lululemon, spécialisée dans les vêtements de yoga mais qui propose surtout des vêtements à valeur ajouté technique pour la vie de tous les jours, est devenue une véritable institution outre-atlantique. Quelques prédicateurs fous vont jusqu’à annoncer que le collant est le nouveau jean.
De nombreuses marques que l’on suit s’inspirent de ces matières techniques pour faire des choses qui se tiennent. On connait par exemple Nanamica et Arc’teryx Veilance, qui ont intégré du Gore-Tex dans des pièces aux looks plus urbains. Lors de l’apparition des matières synthétiques, au milieu du siècle passé, ce genre d’argument technique a permis de justifier l’injustifiable. Effectivement un polo en 100% acrylique sèche rapidement et n’a probablement pas besoin d’être repassé, mais fort heureusement nous en sommes largement revenus. Le positionnement d’Uniqlo est assez malin à ce sujet, la marque – qui se présente comme une marque de technologie et non de mode – justifie opportunément tout ajout de polyester par un argument technique. Mais qui d’autre a une meilleure carte à jouer que Nike, dont les innovations techniques – adaptées aux baskets ou aux vêtements – sont toujours utilisées de manière très justes ? Si bien que parfois entrer dans un Niketown peut donner l’étrange impression de visiter une très grande boutique Alexander Wang.
Nike propose une offre échelonnée au sein de différents sous-labels, chacun avec un positionnement bien particulier, dont les plus pointus sont réunis autour du concept Nike Lab. Pour ce qui nous intéresse, il y a ACG, ligne tout-terrain culte de la marque reprise depuis 2014 mais qui semble aujourd’hui prendre une direction plus streetwear. Bien plus visible depuis quelques saisons maintenant, Gyakusou est issu de la collaboration entre la marque de Portland et Jun Takahashi (l’homme derrière le label nippon Undercover). S’amusant avec des formes organiques et des matières toujours plus techniques, elle semble destinée aux coureurs progressifs aux moyens illimités.
Nike White Label, qui nous intéresse aujourd’hui, c’est un peu la collection de la Scandinavie du futur de Nike, celle-ci présente des pièces aux logos plus discrets et aux formes relativement simples mais avec de petits effets techniques bien pensés. Il n’est pas question de sport ici, ces vêtements sont destinés à la ville et possèdent de nombreuses fonctionnalités, et surtout un look, adaptés à un usage urbain : Gore-Tex, zips waterproofs, vrai-faux molleton néoprènisant, poches filets ou passage d’écouteurs à bord franc renforcé en framis. Le résultat donne envie, cette nouveauté semble justifiée, on achète.
Assez peu distribuée, la collection est disponible en France au Nike Lab Store, dans le marais, ou au Rayon Frais à Bordeaux. Sur les internets cela se passe chez Oki-ni ou Mr Porter. Ci-dessous quelques image de la collection PE15.