Bernard Vassor
Par un moine contemporain de Cyrano de Bergerac qui a jeté son froc aux orties.
L'utopie des utopies.
Cet ouvrage est considéré comme étant l'invention du premier "voyage imaginaire dans les Terres australes", ce qui est un lieu commun de l'univers chimérique du siècle de Louis XV. Dans ce récit, l'Australie découverte en 1520, est peuplée uniquement d'hermaphrodites ce qui pose des problèmes ragoûtants car il y a quand même reproduction décrite dans des termes frisant le mauvais goût. Cette société d’hermaphrodites empreinte de douceur et de tolérance, n'hésite pas à massacrer ses ennemis non-hermaphrodites car ce sont des demi-hommes !
Le narrateur de cette aventure est un certain Jacques Sadeur, qui semble dévoiler certains aspects de la filiation de Foigny lui-même. Sa mère qu'il nomme Gillemette Itin est comme son père Jacques Sadeur native de Chatillon sur Bar du ressort de Rethel en Champagne. Toujours dans cette auto biographie supposée, sa mère le mit au monde en avril 1603 sur un navire venant des Amériques.... A la suite d'une tempête le vaisseau alla se fracasser contre les cotes d'Espagne et engloutit sa mère. Son père rendit le dernier soupir après l'avoir sauvé des flots tumultueux et ramené sur le sable.
A suivre.... .
Gabriel de Foignyvit le jour aux alentours de 1630 à Foigny en Picardie, petit hameau situé près de Rethel et de Reims, comptant 150 feux. Selon les critiques, cette utopie, d'un libertin du XVII° siècle est doublement abominable, bizarre et aussi scandaleuse que sa vie. Ce qui lui vaudra à Genève où il vivait, quelques mois d'emprisonnement, pour avoir de surcroît commis quelques paillardises avec sa servante Jeanne Berlie ! Expulsé de la ville, il obtint cependant d'y rester quelques temps, puis IL se retira dans un couvent de Savoie où il finit ses jours en 1692. Sa filiation, ses premières années de jeunesse et la fin de sa vie nous sont encore une énigme. Après des études de théologie, il entra dans l'ordre des Cordeliers de l'Observance. Doté d'une grande éloquence et d'une parfaite connaissance de la langue latine, il fut choisi par la hiérarchie comme prédicateur. Foigny qui manquait singulièrement de rigueur, d'un tempérament voluptueux était complètement dépourvu de sens moral pour un religieux en vint à mener une existence scandaleuse qui lui valut des remontrances. Pour éviter les condamnations dues à sa conduite scandaleuse, il se rendit à Genève après avoir abandonné sa soutane et abjuré solennellement devant le Consistoire la foi catholique et romaine pour épouser la religion de la "vraye Eglise et religion réformée" de Calvin le 6 mars 1666.
Biographie à suivre....