Enquête sur les boat
people de l’Europe. Ils viennent des zones de conflit (Syrie), et de
pauvreté (Mali). (Mais peut être pas d’extrême pauvreté, car il faut pas mal d’argent
pour faire le voyage.) Leur nombre n’est pas en augmentation significative. S’ils
meurent plus, c’est peut-être parce qu’en attaquant les bateaux des passeurs, l’Europe
les force à prendre des embarcations de fortune. C’est aussi parce que l’Italie
a mis un terme à son programme Mare Nostrum, qui repêchait les embarcations en
difficulté. On lui reprochait d’encourager l’immigration. On pense maintenant
que ce n’était pas le cas. Il permettait simplement d’éviter des morts. Alors
pourquoi ne pas adopter le dispositif qui a permis la prise en charge mondiale
des boat people vietnamiens ? Parce que l’Europe donne un tel spectacle de
désorganisation lamentable que personne n’a envie de l’aider. (Quant aux Australiens, ils empêchent les boat people d'approcher de leurs côtes. Ils les auraient découragés.)
L’Europe, justement. Portrait en regard de MM.Schäuble et Varoufakis. Chacun ressemble à l’image que donne son pays. M.Schäuble est un invalide digne et droit. M.Varoufakis,
un dilettante hypocrite, qui s’occupe fort peu de son
ministère des finances, trop occupé à gagner de l’argent sur le circuit des
célébrités et à mener la vie de la jet set. La Grèce est proche de la sortie. Les fonds spéculatifs ne
croient plus à ses chances. L’impact de son départ, pour l’Europe, serait
limité. Ce serait même une bonne opération pour les marchés financiers. Mais elle peut gagner du temps en payant ses salaires avec des reconnaissances
de dette. Quant à la France, son problème est la flexibilité de l’emploi, dit The
Economist. Avec un euro inflexible, l’emploi doit s’adapter. Or, la France,
contrairement à l’Allemagne, protège l’emploi en place. D’où chômage et précarité.
MM.Hollande, Valls et Macron savent ce qu’il faut faire mais ils sont bloqués
par la résistance du système (politique ?). Ils font donc du Schröder en sous
marin. Ils facilitent les licenciements, notamment en réformant la justice. Et ils réduisent les charges patronales. De manière à ce qu’elle ne puisse pas être
détectée, la manœuvre a été divisée en petits morceaux. Mais peut-elle être
efficace dans ces conditions ? Et l’Angleterre, ne devrait-elle pas être
notre modèle ? Voilà un pays qui a fait de la flexibilité de l’emploi sa
loi fondatrice. Eh bien tout va mal, et M.Cameron,
qu’interviewe The Economist, s’en fiche.
L’Europe tape sur Gazprom. Message :
M.Poutine est un tigre de papier. Les USA, depuis la guerre du Vietnam, ont
maintenu la paix en Asie. La Chine
en a profité pour se développer. Ce qui lui donne les moyens d’éliminer l’influence
américaine… Quant au Japon, la protection américaine l’a infantilisé. Aux USA
aussi M.Obama essaie de faire passer ses traités
de libre échange en douce. Comme en France, son parti n’en veut pas, mais
il a l’appui tacite de son opposition. Et il y a des tas de candidats à l’investiture
républicaine. Pas que l’on compte être élu, mais parce qu’un coup de pub est
toujours bon pour une carrière.
La Chine, Eldorado de
la bagnole occidentale, c’est fini. Le marché se contracte. Maintenant
surcapacité et guerre des prix. Cela va être fatal aux producteurs locaux. Mais
ce n’est pas grave. Ce n’est pas le véhicule, mais le composant qui compte
aujourd’hui. Les compagnies aériennes
occidentales, c’est fini. Après le low cost, qui va attaquer le long
courrier, les « connecteurs » mettent le dernier clou à leur
cercueil. Emirates, Etihad, Qatar et Turkish Airlines emploient, comme l’Ouest,
la technique de la subvention massive. Mais eux sont riches. Et leurs
aéroports, contrairement à ceux de l’Ouest, sont à des emplacements
stratégiques.
Il y a une grosse spéculation sur la dette d’entreprise. Cela
devrait claquer l’année prochaine en Europe, et un peu plus tard en Amérique. (Attention, M.Drahi ?)
Les sciences du management n’ont plus que de vieux gourous.