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Y a une bonne paire de semaines, je vous avais fait une publie sur la galerie de peinture du monastère de "Strahov". Bon, évidemment, vous ne pouvez pas vous en souvenir. Mais rendez-vous compte que moi non plus... enfin si, je me souviens de la galerie, mais plus de ce que j'y eus trouvé l'aut' jour, parce que sinon je vous en aurais parlé bien avant, ben tiens. En mars de cette année 2015, ma tendresse d'amour et moi-même nous sommes rendus en la susdite galerie afin de contempler les icones russo-grecques de l'exposition "Le canon et le dialogue", et dans cette même salle, je découvris à ma grande surprise un fabuleux crucifix de taille imposante, que je n'avais pas remarqué lors de mes visites précédentes, andouille que je suis. Dingue, attends, une telle splendeur, et je n'en n'aurais pas n'eu connaissance? N'on, sans dec? Pendant de nombreuses minutes, je suis resté là, à le regarder, sous tous les angles, sous toutes les coutures. La lumière tamisée lui donnait un aspect méga-mystique, genre une lueur sublime de clair-obscur qui enrobait ce chef-d'oeuvre sculpté par un génie (malheureusement sans nom). J'entendais presque Ste Thérèse lorsqu'elle s'amusait avec un concombre fraichement cueilli: "j'étais en oraison, et je vis Dieu... et que je ne saurais dire autre chose sinon que je vis une plénitude et une clarté de laquelle je sentais en moi une si abondante effusion, que je ne la saurais expliquer... une si grande beauté, de laquelle je ne puis dire autre chose sinon que j'ai vu la souveraine beauté qui contient tout le bien..." Sauf que moi, j'avais pas de concombre à ce moment. Mais j'avais mon clic-zap, et je peux vous dire que je me suis fait plaisir avec (comme Thérèse et son concombre, mais en plus chaste). Les zoriginesSelon la légende, cette sculpture aurait été offerte par l'un des 2 "Přemysl Otakar" (selon les sources, soit le premier, soit le second) aux dominicains du monastère de "Jihlava" (mieux y a pas, "Jihlava" en Tchèque se dit "Iglavia" en Latin, et "Iglau" en Germain, "conventus Iglaviensis, i.e. monasterium Iglaviae"). Hors icelui monastère ayant été construit à partir de 1247, l'on peut déjà exclure de la légende le premier Otakar décédé de vieillesse en 1230. Mais l'on peut également exclure le second Otakar, parce que selon les experts d'aujourd'hui, nôtre chef-d'oeuvre daterait du début du XIVe siècle (vers 1330 très précisément), hors le second Otakar étant décédé de la guerre en 1278 à la Bataille de Marchfeld... Enfin bon, vous voyez donc que les légendes... sont des légendes. Une chose par contre est assurément vraie. La sculpture n'est pas tchèque, pas complètement, mais plus ou moins allemande, et elle appartenait réellement aux dominicains (au début). Elle proviendrait presque de la région rhénane, peut-être même de la ville de Cologne ("Köln am Rhein"). Alors pourquoi pas tchèque? Attends, tiens, remettons tout ça dans le contexte qui va bien. L'artefact remonte à une période de profond mysticisme, où les dominicains justement (mais pas qu'eux) débordaient d'idées démentes, idées qu'on nomma alors "Deutsche Mystik" (je vous laisse lire Wikipédia) et pour lesquelles (idées) l'on diagnostique encore aujourd'hui l'internement (sauf lorsque l'aliéné plaide la liberté religieuse, là il a le droit d'être dément lorsqu'il croît). Dans l'art, ce bouillonnement d'idées conduisit en l'éclosion des "andachtsbilder", images dévotionnelles, terme générique qui englobait non seulement les images, mais les sculptures, les livres comme les bigoudis. De tout nouveaux thèmes religieux virent le jours, comme la Pietà, le Christ en détresse (également appelé, "merde, j'ai perdu mes clefs"), les Instruments de la Passion (ou "soldes chez Mr Bricolage"), Notre-Dame des Douleurs (ou "menstruis dolorosis, hebdomadam horribilis"), le Christ de Douleur (j'y reviendrai dessus, c'est nôtre sujet), et bien d'autres. Et une des caractéristiques principales de cet art, était l'exagération des souffrances afin que le naïf... le croyant s'identifie au sujet traité (cf. Pierre 4:1 "ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée"): débordement de sang, corps tordus par le supplice, plaies ultra-explicites, enfin du gore gothique d'avant-garde, genre les woking-dèdes que les artères sectionnées de la téloche déversent en ce moment à flots ininterrompus. Tiens, pour ceux qui n'auraient pas la télé et qui n'auraient pas fréquenté le petit séminaire, lisez quelques lignes (recherchez "De ses grandes mortifications" dans ce texte) sur les mortifications top-gores de l'aut' imbécile aliéné Henri Suso, adepte masochiste du dolorisme exacerbé. Sans dec, ça dépasse l'entendement. Bon, mais en Bohême, du comme ça de la nouvelle spiritualité ("Deutsche Mystik", "andachtsbilder" et autres goreries fanatiques) ben on en n'avait pas (en dehors des quelques passages de la "Chronicon aulae regiae" de "Petr Žitavský", mais versus ce qui se passait en Germany, c'était du roman Harlequin pour mémé). Et pour cause (qu'on en n'avait pas), c'est que les dominicains à l'origine de ces délires en Germanie n'en menaient pas large en Bohême en cette époque. D'abord parce que le clergé séculier n'en voulait grave au régulier de lui marauder iniquement ses ouailles (cf. le mémorable mettage sur la gueules des moines le 24 juillet 1334 pour savoir de qui c'est qui, qui a le droit de confesser, et d'en forcément récupérer le pognon). Ensuite les dominicains n'en menaient pas large, parce l'inquisition introduite en début de XIVe siècle en Bohême leur fut confiée (aux dominicains surtout, mais aux franciscains aussi un peu), et qu'inutile de vous préciser que peu de monde portait un semblant de sympathie envers ces fascistes déviants (cf. l'assassinat de l'inquisiteur de "Wrocław", alors ville de la couronne de Bohême, "Jan Schwenkenfeld" à Prague en 1341). Du coup, z'imaginez bien qu'introduire "l'art nouveau" ("andachtsbilder") eut été plutôt difficile, venant des dominicains, car plutôt mal accepté par la population comme par les nantis,. Pire, il n'y avait aucun artisan sur place capable de reproduire gorement ce que les dominicains germains avaient inventé. D'un aut' côté, rien n'empêchait les ensoutanés d'afficher ce qu'ils voulaient dans leur couvent, vu qu'ils étaient chez eux (si vous saviez ce qu'il se trouve chez moi). Et c'est ainsi qu'on explique pourquoi la "Deutsche Mystik" ne prit pas vraiment en terre de Bohême, bien qu'elle fut introduite précautionneusement dans les cloîtres dominicains.Représentage et St BoliqueCette sculpture s'inscrit dans ce que l'on nomme communément le Christ douloureux ou Christ de douleur ("Crucifixus dolorosus" en Latin, ou "Schmerzensmann" en Germain), et dont la représentation varie relativement pas mal. En effet, la période de représentation (de la scène) se situe entre la mort du Christ et sa résurrection, soit 3 jours globalement parce que Jésus fut crucifié le vendredi saint (c'est pour ça qu'on fête et que c'est férié en Alsace par exemple), qu'ensuite il est mort qu'on ne sait pas trop quand, parce qu'encore en croix (religieusement on dit Jésus "en croix", et par "sur la croix", enfin je crois), il racontait pas mal de conneries (cf. "Sitio, Consummatum est!", que je dis souvent aussi quand mon verre est vide), qu'il fut mis en bière on ne sait pas quand non plus (sinon une fois mort, mais avec Jésus rien n'est jamais sûr, même pas sa mort), mais qu'il y passa un minimum de 3 jours (cf. "Matthaeus 27:6: dicentes domine recordati sumus quia seductor ille dixit adhuc vivens post tres dies resurgam"), et qu'il ressuscita le dimanche de Pâques (cf. "Matthaeus 28:1: vespere autem sabbati quae lucescit in primam sabbati..."), ce qui n'est pas 3 jours après le vendredi saint, et qu'on célèbre encore le lundi parce qu'avec une telle gueule de bois, tu comprends qu'aller au boulot... Enfin bref, avec toutes ces incohérences dans les faits, il n'est point surprenant que la représentation du Christ douloureux soit à l'image d'iceux (faits), pour ainsi dire confuse. Mais en ce qui nous concerne, la représentation est que Jésus se trouve cloué sur une croix en Y (je reviendrai dessus plus loin), et sa tête tombe en coing sur sa poitrine comme une poire pourrie. Vous saisissez cet effet mystique de totale soumission à la souffrance? Cette tête tombante les larmes dans les yeux et la bouche tordu de douleur les fourmis dedans (enfin avant la restauration, les fourmis)? Les doigts de pied et les orteils de main crispés spasmodiquement par les crampes du supplice? Jésus est résigné à son sort, et il éprouve monstrueusement dans la plus sordide docilité pour le salut de l'humanité. Lisez "Salvifici Doloris" pour mieux comprendre. C'est écrit par un ancien pape, mais je peux vous assurez qu'un type "normal" qui aurait écrit ça sans être sous l'emprise de psychotropes aurait logiquement fini dans un débile-home sous haute surveillance, éventuellement dans la cabine d'un Airbus 320 de la Germanwings. Dans certains écrits des mystiques (comprendre "déviants") d'alors, la souffrance de Jésus était tellement poussée à l'extrême, que l'église même leur tournait le dos. Exemple: le mitré de Londres fit interdire ces crucifix délirants (douloureux) au motif que les ouailles n'en dormaient plus, ne se rendaient plus aux offices, du coup gros manque à gagner, merdage cuisant des objectifs de profit annuel, et intense soufflage dans les bronches depuis le QG à Rome. Tiens, vous vous souvenez des extases de Ste Thérèse? Non, alors celles de Ste Brigitte (de Suède)? Non plus? Pas grave, attends, à nouveau du roman Harlequin pour mémé octogénaire, versus la "Venerabilis Agnetis Blannbekin" (1244-1315). Ses écrits compilés par son confesseur (à Dreux, le confesseur est toujours à Dreux) ne furent publiés qu'au XVIIIe siècle, puis confisqués par les jésuites et republiés au XXe siècle seulement. Ses visions souvent obscènes l'amenaient à voir des scènes lubriques (cf. l'affaire du St prépuce en sa bouche lors de la communion, ou de la visitation de Jésus lui ayant procuré une "réaction orgasmique") mais également gores, très gores, comme l'enfoncement de la couronne des pines (on reste dans l'obscène) si fort sur la tête du fils de dieu qu'icelles épines pénétrèrent son cerveau. Notez sur nôtre sculpture la taille des zépines. Lors de la restauration de ce monument, la radiographie confirma qu'elles pénètrent effectivement et profondément dans la tête. Coïncidence? Mieux, icelle tête est creuse et servait fort probablement de reliquaire (les radiographies du "crucifixus dolorosus" du capitole de Cologne montrèrent que ce Christ-là était farci de plus de 50 reliques dans son corps évidé). Malheureusement, son contenu n'est plus, et l'on ne peut que spéculer sur la présence d'objets jésutesques dans cette cache. Maintenant revenons sur cette croix zarbie en Y, car c'est pas tous les jours qu'on en voit des pareilles derrière le Crucifié. Lors de la restauration de l'oeuvre, l'on découvrit sur le bois une polychromie verte. D'aucuns en conclurent qu'il s'agissait de l'un des arbres du paradis (pardi!). D'autres attribuèrent la couleur à une vision mystique faisant suite à une trop forte consommation de bière à la St Patrick. Mais pas grand monde ne se posa la question du Y. Bon, alors je vais vous la dire, moi, la signification. Cette croix, largement utilisée sur les "crucifixus dolorosus" est encore appelée Furka (i.e. Furca), croix des voleurs/criminels (qu'on disait que les Romains les y crucifiaient dessus, "Schächerkreuz" en Germain, cf. les 2 larrons aux côtés du crucifié), croix de la peste ("Pestkreuz", mais on ne sait pas trop pourquoi), croix mystique (à partir du XIIIe siècle en Germanie, "Mystikerkruzifix"), et en religion qu'à tholique, l'on attribue les 3 branches (enfin les 2 branches et le pied) à la Ste Trinité (facile je dois dire) comme aux 3 O (dieu est Oh-mnipotent, Oh-mniprésent et Oh-mniscient. C'est fort moi j'dis). On parle encore de l'Epsilon de Pythagore, ou du Bivium de la vie où l'homme, sur le chemin (de la vie) doit choisir entre le vice et la vertu (cf. "novimus Pythagoram Samium vitam humanam divisisse in modum Y litterae, scilicet quod prima aetas incerta sit, quippe quae adhuc se nec vitiis nec virtutibus dedit; bivium autem Y litterae a iuventute incipere, quo tempore homines aut vitia, id est partem sinistram, aut virtutes, id est dexteram partem sequuntur"). Bon, et tout ça, c'est donc l'arbre de la connaissance, ou encore l'arbre du bien et du mal, enfin l'arbre du paradis que c'est la pomme d'icelui qui foutut la merde dans le monde au tout début (du monde). Attention, il y avait 2 arbres au pas-radis (puisque pomme), confondez pas: l'arbre de la connaissance (i.e. du bien et du mal) et l'arbre de vie. Encore que le doute existe toujours aujourd'hui, à savoir si ces 2 arbres n'étaient pas en fait le même. Bon, mais tant que TF1 n'ira pas envoyer des hélicoptères chargés de sportifs afin de nous rapporter la vérité au journal de 20h, on ne saura jamais. Bref, lorsque, sur les bons conseils du perfide serpent, la pauv' Eve croqua dans le fruit des fendus, qu'elle bouffa presqu'en entier, et qu'elle fit goûter le trognon à Adam, dieu chassa les 2 pécheurs du paradis avant qu'ils ne puissent attaquer les fruits de l'arbre de vie. Du coup, personne ne sait quel fruit et quel goût pousse sur l'arbre de vie. Bon, mais c'est pas grave, parce c'est déjà assez le bordel sur terre comme ça. Mais ce qui est important par contre, c'est que cette croix en Y serait donc l'arbre de la connaissance puisqu'icelui apporta le péché sur terre, et que justement, monsieur Jésus fut envoyé sur terre par bondieu pour racheter (à bas prix) nos péchés originaux comme récents (j'me demande bien ce qu'il va faire avec?). Bon, et imaginez maintenant cette croix de "douleur" et son "p'tit" Jésus en l'église des ensoutanés dominicains, à "Jihlava". Imaginez l'effet d'enfer qu'elle devait avoir sur le bigot moyen d'à l'époque (genre Francis Bacon aujourd'hui, crucifixion, 1965). Imaginez ce monumental monument (tout le fourbi c'est plus de 3 m de haut, le Corpus Christi c'est 2,5 m, et rien que la tête c'est 30 cm) derrière l'autel, qui regarde chacune des ouailles présentes à la messe. J'te dis pas comme les bondieusards se précipitaient pour donner à la quête, même les manchots tétraplégiques, afin que monsieur Christ n'aille pas sur eux jeter l'oeil mauvais, voire le regard assassin. Dernières hypothèsesBien qu'assurément d'inspiration rhénane, lors de la restauration cependant, les analyses des restants de polychromies mirent en évidence de moult similitudes avec les peintures sur panneaux (principalement retables) nées en Bohême. Du coup, l'hypothèse la plus probable serait que l'oeuvre aurait été sculptée sur place par un sculpteur rhénan, à "Jihlava" en Bohême, puis peinte sur place également. La ressemblance avec l'oeuvre similaire en l'église "Maria Himmelfahrt" (i.e. "Liebfrauenkirche") d'"Andernach", pousse les experts à penser qu'il pourrait s'agir du même sculpteur, sinon de la même corporation, qui serait à l'origine des 2 artefacts (cf. l'unique image que j'ai trouvée sur le net, et dont la qualité... enfin bref... j'ai pas mieux à vous offrir). Du reste, l'itinérance des artisans fut moult fois démontrée, comme dans le cas du crucifix de Ste Marie du capitole de Cologne où l'influence italienne de l'artiste et le bois de noyer local utilisé ne peuvent que renforcer cette hypothèse.Période moderneNôtre crucifix se trouvaient donc originellement dans l'église de la Ste croix du monastère dominicain de "Jihlava". En 1781, les moines furent déménagés dans le collège jésuite, et la croix prit place en l'église St Ignace (de l'aïoli). Et elle s'y trouva jusqu'en 1994, lorsque les prémontrés de "Strahov", alors propriétaires du complexe jésuite de "Jihlava", se rendirent compte que les vers et la moisissure attaquaient gravement l'oeuvre. Ils la transportèrent alors sur Prague à fin de restauration minutieuse. Entre-temps, des mesures d'hydrométrie et de température furent menées en l'église originelle, mais n'ayant pas convaincu, la croix d'origine resta définitivement à Prague tandis qu'une copie prit place en St Ignace. La splendeur restaurée est à nouveau exposée depuis 1998. CaractéristiquesDans cette série des crucifix rhénans, il est des caractéristiques morphologiques qui distinguent ces cloués des autres. Tout d'abord le cou girafesque, flanqué sur la droite (d'à nous, donc à gauche pour p'tit Jésus) d'un muscle saillant, se termine sur des clavicules bombées. Icelles, circulairement agencées forment comme un col. Les bras efflanqués s'élargissent au niveau des coudes et les muscles de rattachement de l'avant-bras sont visiblement accentués. La poitrine verticalement séparée en son milieu est plate, décharnée et se poursuit en cage thoracique patente, formant la lettre M avec l'abdomen musclé. Et puisqu'on parle de M, remarquez le nombril en W. Dans certaines études, et il en est velu (des études, pas des nombrils), ces toutes petites ressemblances semblent parfois amener à des hypothèses des plus farfelues (mais pourquoi pas plausibles). Ainsi ce nombril en W se retrouve sur la statue du Christ douloureux de "Moravský Krumlov" (cf. mes photos), et bien que ce dernier soit à des lustres d'éloignement de la qualité de celui de "Jihlava", d'aucuns émirent l'hypothèse (après moult considérations) que plusieurs sculpteurs auraient pu travailler sur l'oeuvre, certains d'origine locale (cf. le nombril similaire), d'autres d'origines nettement plus lointaines (rhénane). Hum... c'est osé moi j'dis, mais pourquoi pas après tout? La Ste tunique (le cache biroute) est richement sculptée donnant un aspect des plus dynamiques à l'étoffe. Chaque drapé principal est complété en vagues de drapés secondaires, que les bodywears de David Beckham ou Dolce Banana en sont top ringards d'obsolescence (les boules que c'est pour ces 2 blaireaux du slip ridicule qu'on voit sous les falzars tombants des pubertaires boutonneux). Et pour finir, et ça pète aux yeux, notez la barbe semi-courte en forme de boucles à l'anglaise géométriquement arrangée façon akkadienne, araméenne, sumérienne, chaldéenne, assyrienne, babylonienne, enfin genre civilisation mésopotamienne. Pour ces civilisations, ces boucles étaient une marque de noblesse. Hors les Hébreux étant originaires de la Mésopotamie, le sculpteur n'aurait-il pas voulu faire un clin d'oeil au roi des Juifs? L'oeuvre est en bois de peu pliée (le peuplier), couverte de polychromie du début du XIVe siècle selon mes sources, la couche baroque ayant été retirée lors de la restauration de 1994. Les z'aut'Et comme je disais auparavant, nôtre "Crucifixus dolorosus" n'est pas unique, bien qu'inestimable en qualité, et assurément parmi le top 10 mondial au point qu'il est classé depuis 2010 sur la liste du patrimoine culturel national. Et quand je dis top 10, il n'en est pas beaucoup plus d'une centaine de ces crucifix au monde. Son premier équivalent déjà mentionné se trouve en la "St. Maria im Kapitol" de Cologne, sans doute pas le premier, mais fort certainement celui, par qui la célébrité arriva. Ensuite et toujours à Cologne, un splendide exemple en la "katholische Pfarrkirche St. Severin", pendu au plafond au-dessus de l'autel. Puis le crucifix susmentionné de la "Liebfrauenkirche" d'"Andernach", sans doute le plus ressemblant au nôtre. Le "Bocholter Kreuz" de la "St. Georg-Kirche in Bocholt", l'"Halterner Leidenskruzifix" de la "St. Sixtuskirche" de "Haltern am See", le "Borkener Gabelkruzifix" de la "propsteikirche St. Remigius in Borken", le "Coesfelder Kreuz" de la "Pfarrkirche St. Lamberti in Coesfeld", le "Gabelkreuz" de la "katholische pfarrgemeinde St. Simon und Judas Thaddäus in Thorr"... enfin bon, je ne vais pas tous les citer, mais comme dit, il y en a une dizaine en Allemagne qui méritent attention, et quelques-zuns en Autriche (dôme St Etienne de Vienne), PLogne (l'un provenant de l'église du corps du Christ, l'autre de l'ancienne église Ste Barbara, tous deux de "Wrocław", visibles aujourd'hui au musée national de Varsovie), en Suisse, et même en Espagne. Sinon en République tchèque, quelques-zautres-zuns méritent qu'on les mentionne. Le crucifix de "Moravského Krumlova" en la galerie morave de "Brno" qui présente quelques similitudes cependant éloignées avec nôtre crucifix de "Strahov" (cf. mes photos). Et le crucifix de "Strakonice" en la galerie nationale de Prague, qui est cependant de moindre qualité, mais extrêmement intéressant par son aspect "rustique", genre "fait main" par un "amateur" (cf. mes photos zaussi). Bon, et je ne puis m'empêcher de faire une nana-logie avec le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald en le musée Unterlinden de Colmar (Alsace). Bien que ce dernier chef-d'oeuvre soit de 200 ans plus récent que l'encloué de "Jihlava", bien qu'il soit peint et non sculpté, bien qu'il n'entre pas dans la catégorie des Christ douloureux, cette oeuvre est tout autant mystique, hallucino-délirante, et phénoménale. Pareil, je suis resté devant ce retable je ne sais combien de temps, me demandant quel effet pouvait bien provoquer une vision pareille sur la plèbe analpha-bête de l'époque? Et surtout comment le génie fécond et l'audace créatrice de l'auteur eurent-ils pu le pousser à autant sortir du "standard", du "confortable", du "facilement digérable" de l'époque pour créer une oeuvre si unique, si originale et si totalement anticonformiste? Le pognon? La foi? Enfin Matthias Grünewald, c'est trop d'la balle, et ça me fait vachement kiffer. Le crucifix de "Přemysl de Jihlava" ("Přemyslovský krucifix z Jihlavy") se trouve là: 50.0864389, 14.3898583.