Chronique : « L’Île aux Femmes »
Scénario et dessin de Zanzim, couleur de Hubert
Public conseillé : Adultes / Adolescents
Style : Aventure, humour, parodie
Paru aux éditions Glénat, 14 janvier 2015, 80 pages couleurs, 19,50 euros
Share
L’Histoire
Quand il s’aventure seul aux manettes d’une bande dessinée, Zanzim se crashe en biplan sur une île déserte aux formes d’une poitrine féminine. L’auteur aurait-il des fantasmes non assumés ou des problèmes à régler avec la gent féminine ?
Ni l’uni, ni l’autre. En fait, c’est de machisme et de Don Juanisme qu’il vient se moquer avec “L’Île aux Femmes”, son petit dernier réalisé en solo. Un album truculent.
Pour survivre, il n’a que ces lettres d’hommes en souffrance, meurtris par l’abomination de la guerre et la peur de ne pas revoir leur aimée. Elles seront une planche de salut pour Céleste, lui évitant la mort et le restaurant dans une dignité dénuée d’arrogance et d’égoïsme. Mais tout cela est une longue histoire qui débute lorsque l’aviateur découvre une sorte de jardin d’Eden uniquement peuplé de femmes.
Un paradis pour Céleste ? Ou un enfer ?
Ces dames sont des Amazones et ne goûtent que très peu la présence de l’homme. Par chance, elles ont besoin d’un reproducteur, car le leur commence à se faire vieux ! Céleste devient leur esclave. Il pense vraiment manipuler ces femmes et faire de ce lieu son paradis particulier. Mais je vous l’ai dit, ceci est une longue histoire, pétrie d’humour et de rebondissements inattendus, de rêves naïfs et machistes, d’une poésie attendrissante et de bons gros sentiments qui font du bien.
Zanzim marie l’élégance et la fraîcheur de son dessin à un récit amusant qu’il sait rendre touchant. Il transforme un homme à femmes en homme aimant les femmes, par la grâce d’un rêve, d’une histoire vraie ou d’un fantasme né de la forfaiture d’une vilaine blessure de guerre.
J’ai adoré ce livre, si léger et magnifiquement mis en couleur par Hubert. Un de mes coups de cœur de premier trimestre 2015.C’est un très bon moment de délassement, de rire et, même si Zanzim pointe la folie des errements guerriers de l’esprit humain, son histoire est enthousiasmante, voire euphorisante.
Partez vous échouer sur “L’Île aux Femmes”, vous en deviendrez un Robinson particulièrement heureux.
Illustrations © Zanzim et éditions Glénat (2015)