Impression, soleil levant Garlin par El Corbino

Publié le 25 avril 2015 par Jeanmi64

Impression, soleil levant   par El Corbino

Garlin 19.04.15

Curieux titre me direz-vous pour un billet d’humeur, tauromachique. Bien sûr cet emprunt, si respectueux soit-il, ne doit rien au sujet de la célèbre toile de Claude Monnet ! Mais ces trois mots expriment parfaitement mon ressenti, dans la tête et dans le cœur en évoquant cette belle journée d’avril à Garlin.

Belle, pas par le ciel, triste et gris en ce début de matinée. Non, belle par la présence confortable des aficionados à cette Fiesta Campera de l’Opportunité, excités par la perspective de revoir, comme en 14, les pensionnaires de Pedraza de Yeltes. Il y a déjà de l’électricité dans l’air. De fines gouttes commencent à tomber laissant craindre le pire. Tous les gradins sont couverts à Garlin,  mais pas la piste – heureusement – et un combat sous la pluie n’est pas des plus engageants. Mais compréhensive celle-ci s’arrête quelques secondes avant l’entrée des artistes, laissant place à un soleil matinal pâle et intermittent.

Je ne reviendrai pas sur ce duel – une place pour l’après-midi à gagner – sinon pour dire que les 2 novillos charpentés et armés, poussant à la pique, laissaient bien augurer de  la tarde.

Le public vota, traditionnellement, pour son préféré. L’heureux élu, le jeune vénézuélien Colombo, doit sans doute en grande partie sa victoire à une efficace pose de banderilles, spécialité dans laquelle brillent la plupart des novilleros sud-américains. Tous les novilleros devraient d’ailleurs s’imposer de le faire L’extremeno Terron, 2 oreilles à Olivenza 2015, lui, doit sa défaite aux aciers, malgré un toreo plus profond.

A la sortie le temps est à nouveau maussade, mais le soleil se trouve dans la salle polyvalente  où le très traditionnel Festi’Garbures va être servi. Pas moins de 3 garbures, béarnaise claro que si, landaise, et gersoise ! 6 au menu il y a quelques années, mais là c’était vraiment pour des appétits gargantuesques ! Ils ont bien fait d’alléger ! Un des meilleurs repas de toutes les plazas aquitaines ! Beaucoup se ruent déjà sur les tables. Nappes blanches pour qui veut, ou qui peut, car c’est un no hay billetes pour la dégustation. Les rouges réservées aux penas, empresas, presse et autres huiles ne se rempliront que tardivement car l’heure est encore plutôt à l’apero. Le bar est bondé et il est difficile de se frayer un chemin. Le tout dans un joyeux vacarme de conversations à voix haute, de rires, de cris et de musique à peine distinguée !

A l’issue du repas, retour de la pluie. A quelques minutes du paseo le soleil se lève à nouveau et brillera toute l’après-midi. Il n’en fallait pas moins pour mettre en valeur les 6 Pedraza, leur gabarit, leurs armures, leur puissance et leur jeu. Entre 2 et 3 piques !

Jesus Enrique Colombo s’est montré, comme le matin, assez vert en dehors de ses allègres banderilles.

Alejandro Marcos, lui, nous a semblé bien fragile et débordé face à ses imposants adversaires. Mais encore un soleil devait se lever ! Celui du jeune péruvien Joaquin Galdos ! Rappellerons-nous son palmarès ? Une oreille et deux oreilles ! Ce novillero, soleil levant, enthousiasma les gradins par son charisme, son envie, sa domination, sa profondeur ! L’aficion garlinoise lui est reconnaissante d’avoir contre l’avis de la présidence réclamé et obtenu une 3ème pique pour son excellent opposant le pourtant mal-nommé Quitasol. Après une voltereta à sa première tentative, il reprend courageusement l’épée qui cette fois sera bonne et d’effet rapide. Les 2 oreilles que l’on sait !

Son piquero Luis Miguel Leiro très ovationné recevra le prix justifié du meilleur picador. Joaquin bien sûr celui du triomphateur. Salut mérité du Mayoral Curro Sanchez. Alain Bonijol  l’aurait pu aussi pour l’excellence de ses chevaux toreros. Le ganadero Luis Uranga avait reçu le prix décerné par les critiques taurins juste avant le paseo.

Bravo à la Pena Taurine Garlinoise qui a remis le « couvert » - si j’ose dire - avec succès ! Organisation de la journée, vote du public, Festi’Garbures, et… Pedraza de Yeltes, pues claro !!!

J’avais assisté la veille à Tyrosse, à l’initiative de l’active Pena El Ruedo, à une passionnante conférence de José Ignacio Sanchez, régisseur de la Ganaderia Pedraza de Yeltes. Avec charisme, passion et compétence il a ravi l’auditoire. Sans nous avoir bien sûr révélé tous ses secrets, il nous a parlé de la façon dont ses pupilles étaient élevés, une nourriture soigneusement étudiée, des fundas jugées indispensables, mais posées tardivement et retirées 15 jours avant l’embarquement, peu de « torodrome »… et bien sûr beaucoup d’amour et de passion !

A l’année prochaine Garlin. Avec qui ? La barre est haute… ! Mais on vous fait confiance !

El Corbino