Refroidis // De Hans Petter Moland. Avec Stellan Skarsgard et Bruno Ganz.
Tiens, un polar scandinave. Deux mots qui éclairent des zones de mon cerveau et donc qui me donnent envie de découvrir à quoi cela peut ressembleR. Refroidis est cependant une légèrement déception. Ce n’est pas un film raté, ne serait-ce que pour cet humour noir qui plane très souvent sur le cinéma scandinave (et britannique), notamment dans le registre du polar. Sans compter qu’il y a de jolis paysages où la neige prend corps avec le récit et parvient à être un véritable atout. J’ai retrouvé dans Refroidis un peu de Lilyhammer cette série américano-norvégienne produite pour Netflix. Sauf que le film souffre de tout un tas de choses et la première c’est le suspense. Cela manque cruellement de suspense. On a l’impression que ce film ne cherche jamais à nous surprendre et à créer un quelconque suspense afin de nous donner envie d’aller jusqu’au bout sans s’ennuyer. Dans le registre du polar sombre, j’ai préféré ces derniers temps Disparue en Hiver (avec Kad Merad), un film sans grande surprise (et qui n’a pas d’humour) mais qui trouvait dans son sérieux une certaine efficacité, se renouvelant du début à la fin. Mais il me fait également penser à Headhunters, un film norvégien absolument fabuleux que je vous conseille vivement (et dont je risque bien de vous parler très prochainement) que j’ai découvert récemment.
La Norvège, l’hiver. Nils, conducteur de chasse-neige, tout juste gratifié du titre de citoyen de l’année, apprend le décès de son fils par overdose. Réfutant cette version officielle, il se lance à la recherche des meurtriers, et va se forger une réputation de justicier anonyme dans le milieu de la pègre. Si la vengeance est un plat qui se mange froid, la sienne sera glacée !
Le scénario manque d’efficacité car l’on a l’impression du début à la fin de voir encore et encore la même chose. Le film ne nous fait pas de propositions originales. Une fois passé la première demi-heure, on a finalement déjà tout vu du film. Le décor enneigé laisse petit à petit place à quelque chose d’un peu moins sympathique, de beaucoup plus ennuyeux et surtout de moins creusé. Les personnages n’évoluent alors plus vraiment. Puis le scénario est aussi assez maladroit dans son ensemble. On ne sait jamais sur quel pied danser car dès que Refroidis tente le registre de la comédie noire (et cela fonctionne d’ailleurs plutôt bien), tout d’un coup on se retrouve avec un film qui sombre dans le polar ultra sérieux et sincèrement, je déteste ce genre de films qui ne savent pas du tout sur quel pied danser. Je suppose que tout cela est donc le seul problème de ce film puisque doté d’un casting plutôt bon (notamment Stellan Skarsgard récemment vu dans Nymphomaniac), Refroidis ne parvient pas à en exploiter une grande partie. Quelques faces à faces valent le coup mais je trouve que le film ne va pas suffisamment loin. Visuellement il y a de jolies scènes là aussi, notamment grâce aux décors, mais ce n’est pas suffisant puisque la mise en scène de Hans Petter Moland n’est pas toujours au diapason.
Rapidement, le personnage incarné par Stellan Skarsgard, Nils, devient l’un des personnages les plus intéressants et les plus confus de Refroidis. Son envie de vengeance est motivée par la mort de son fils, cela peut se comprendre, sauf que l’on ne peut pas dire que le film en fasse quelque chose de brillant. On a l’impression jusqu’au bout que cette vengeance pourtant intéressante sur le papier, ne parvient pas à aller suffisamment loin. Finalement, Refroidis nous délivre donc un film qui avait plus de potentiel qu’il ne parvient à le montrer à l’écran. C’est souvent répétitif, on court, on tue et l’on se venge, sauf que le schéma n’est jamais teinté de bonnes surprises. Même la construction (qui tient dans le titre anglais du film, « par ordre de disparition ») est là aussi intéressante, l’utilisation de cette mécanique n’offre malheureusement pas grand chose de bien original. C’est souvent lent, ennuyeux et peu surprenant, Refroidis est donc un film décevant qui n’a malheureusement pas bien l’occasion de nous surprendre. Tout cela pour terminer l’histoire de la sorte, c’est tout de même sacrément dommage, vous ne trouvez pas ?
Note : 2/10. En bref, à trop se répéter, le film devient très rapidement lassant.
Date de sortie : 24 septembre 2014