On sait qu’une augmentation subite de la pollution peut être un facteur déclenchant d’AVC chez les personnes présentant des facteurs de risque préexistants comme l’obésité et l’athérosclérose ; que l’exposition à long terme à la pollution de l’air nous expose aussi aux crises cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) en accélérant l’athérosclérose, ou le « durcissement des artères ». Mais peu d’études ont porté sur l’AVC silencieux qui entraîne des dommages causés par le manque d’oxygène sur de toutes petites zones du cerveau sans symptômes cliniques évidents. De précédentes études ont montré que ces mini-AVC pouvaient augmenter le risque de démence vasculaire.
Les chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center(US) » ont passé au scan » le cerveau de 943 personnes âgées de plus de 60 ans et de 68 ans en moyenne, et pris en compte leur exposition à la pollution atmosphérique constate que l’exposition à des niveaux élevés de particules fines est associée à un risque accru de signes d’AVC silencieux.
L’analyse montre notamment une association entre l’exposition aux particules et une réduction du volume du cerveau, cependant cette association ne reste pas significative après prise en compte de différents facteurs de confusion comme l’âge, le sexe, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’éducation, le diabète, l’obésité et une pression artérielle élevée.
Précisément,
· 14% des participants présentaient des signes d’AVC silencieux,
· Sur l’association pollution et volume total du cerveau : chaque augmentation de 2 microgrammes par m3 de particules est associée à une réduction de 0,32% du volume du cerveau. Une association non statistiquement significative après prise en compte du facteur diabète.
· Sur l’association pollution de l’air et AVC silencieux : chaque augmentation de 2 microgrammes par m3 de particules est associée à un risque accru de 37% d’AVC silencieux (OR : 1,37).
La pollution atmosphérique est donc bien associée à des AVC silencieux et très probablement à effets structurels et au vieillissement du cerveau.
Source: Stroke April 23 2015 doi: 10.1161/STROKEAHA.114.008348 Long-Term Exposure to Fine Particulate Matter, Residential Proximity to Major Roads and Measures of Brain Structure