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Solid’Arles - Où l’Achat Gagnant - Gagnant !
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Ils inventent la coopérative où l’on paye en fonction de ses moyensUn point de vente de fruits et légumes unique en son genre va voir le jour dans le Pays d’Arles. Acheter directement au producteur ses fruits et légumes, sans passer par un intermédiaire, on connaît déjà. La formule a fait ses preuves et rien que dans le Pays d’Arles, bon nombre d’exploitants ont franchi le pas. En témoignent le développement à vitesse grand V des “associations pour le maintien d’une agriculture paysanne” -les Amap- qui fleurissent un peu partout dans la région (lire notre article ci-dessous), et la vente “en direct”: aujourd’hui, le consommateur ne rechigne plus à se rendre directement dans les lieux de production, pour s’approvisionner en produits frais.
Autre exemple révélateur de cette tendance à se passer des intermédiaires: des producteurs locaux ont décidé récemment, à Istres, de se regrouper pour écouler leurs propres productions dans un même point de vente collectif. Pour mieux réagir, expliquent-ils, à la crise que traverse actuellement l’agriculture provençale. L’exemple a fait école. Un point de vente de ce type est sur le point de voir le jour à Arles.
L‘association “Solidarité paysans Provence”, à l’initiative du projet avec l’Adear (Association développement de l’emploi agricole et rural) et la Confédération paysanne, a même inclus, une dimension sociale unique en son genre. De là, une association au nom évocateur est née: “Solid’Arles, de la terre à l’assiette”, pour gérer la structure. Et d’ici juin, le local de vente “solidaire et coopératif” devrait ouvrir ses portes à Griffeuille. Avec, sur ses étals, des fruits et des légumes de saison dans un premier temps, puis des produits secs, des fromages, de l’huile d’olive… “Notre objectif est de permettre aux paysans locaux de vendre leurs produits à des prix raisonnables, explique Sophie Bovéro, chargée de projet, mais aussi de tenir compte de la situation sociale du client.”
“Gagnant - gagnant”
C‘est là la particularité du modèle arlésien : sur présentation d’un justificatif (qui pourra être délivré par une assistante sociale), un consommateur en situation de précarité payera donc ses fruits et légumes moins cher qu’un autre. Tout en garantissant aux producteurs une juste rémunération, déterminée à l’avance. Une façon de lutter contre l’exclusion alimentaire, en permettant aux consommateurs d’accéder à des produits de qualité; et aux producteurs, de vivre de leur activité. “Beaucoup de familles mangent mal à cause de revenus trop faibles et nombre de paysans ne parviennent pas à vivre de leur travail”, reconnaît Henri Tisseyre, le président de “Solid’Arles”.
Ce projet ambitieux a déjà mobilisé différents partenaires sociaux, dont le centre communal d’action sociale, la Croix rouge, le Secours catholique et le Secours populaire. Le projet est également soutenu par les institutionnels: le Conseil régional, le Conseil général, la Ville, la Maison départementale des solidarités… Au-delà de la dimension sociale, les consommateurs qui le souhaitent pourront aussi participer à l’animation du lieu et être acteurs du projet, “en donnant par exemple un coup de main pour tenir le point de vente, poursuit Sophie Bovéro. Les producteurs pourront aussi organiser des visites de leur propriété, participer à des échanges et animer des réunions.” Du “gagnant-gagnant” en somme, en pleine crise du pouvoir d’achat. Sources Mathieu Girandola ( mgirandola@laprovence-presse.fr ) Vu ici… - Lire également…