Une maison rouge adossée à la colline
1936, Taki quitte sa campagne japonaise pour faire la servante au sein d’une famille bourgeoise de Tokyo. A travers les yeux de la jeune servante, nous allons assister à 10 ans d’Histoire nippone, et surtout à l’adultère simple et discret de sa maitresse de maison.Le film se déroule sur trois époques : le deuil de Taki aujourd’hui ; les dernières années de vie de Taki et les confidences faites à son petit neveu et surtout la jeunesse de Taki dans le Japon en guerre. Cela permet plusieurs choses intéressantes dont la confrontation entre l’histoire avec un grand H dont le petit neveu est le garant et l’histoire perçue par les contemporains. Il est éloquent de voir la différence entre l’Histoire enseignée officielle et l’histoire perçue. Ensuite, ce mélodrame est d’un classicisme éculé. Le scénario désuet et inoffensif est au diapason d’une mise en scène surannée portée par un vieux monsieur. Habitué aux mises en scène nippones léchées ; ici tout n’est que plan fixe, caméra à hauteur ; et le bombardement de Tokyo est pitoyable … Donc un peu long au début, très long et gratuitement didactique à la fin ; seul le milieu du film tient une tension dramatique suffisante dans un Japon d’époque joliment reconstitué. On se croirait même dans le dessin animé de Miyazaki : « le vent se lève ».C’est en fait « Journal d’une femme de chambre » nippone, sans transgression, sans inventivité et porté par un modeste secret.Pas nécessaire, le cinéma japonais fait mieux.
Sorti en 2015