Ces derniers temps, sur quels sujets portent les derniers articles des journaux? Le fanatisme religieux, le menu des cantines, le voile à l’université etc… Et dès que l’on discute de ces sujets, en général c’est pour nous mettre devant les yeux le fait que toutes les religions sont égales, qu'elles sont violentes, et qu’elles n’engendrent que des fanatiques. Il est assez rare d’avoir une conversation hors du landernau catholico-christiano-pratiquant sans que l’on tombe fatalement (et on vous le met bien en face de la figure) sur le : « ah ben vous les chrétiens, vous avez eu l’Inquisition… » etc D’où la saine attitude de ne pas mélanger vie publique et vie spirituelle qui doit demeurer privée. Amis de la laïcité bonjour. (enfin, d'une certaine vision de la laïcité...)
Je ne vais pas revenir sur la violence et l’Inquisition parce que très honnêtement ca me saoule d’avance de devoir expliquer que bon, ce n’est pas parce qu’il y a eu l’Inquisition ou tout autre gros dérapage mené par des personnes qui se disaient chrétiennes que chaque catho se balade avec le couteau entre les dents. Et je ne vais pas revenir sur le concept de laïcité tel que défendu en 1901 : pour avoir posé mes valises des pays non-laïcs, croyez-moi, ce principe de vie en société m’est très cher, et la France me manque beaucoupà cet égard.
Par contre, je veux bien vous dire pourquoi, non je ne me tairai pas, dans la vie publique quand il peut s’agir de décisions politiques, parce que, in fine, l’Eglise s’occupe de ce qui la regarde. Et que oui, cette attitude elle dérive de ma catholi-cité.
- Parce que Dieu s’est fait homme (Jésus), a vécu une vie d’homme (grandir avec des parents, avoir un métier, vivre dans un pays occupé par les Romains, etc..) et est mort en homme. Il n’a pas disparu dans une nuée, il ne s’est pas envolé, il a été cloué sur une croix, supplice normal pour les condamnés à l’époque.
- Parce que le christianisme est une religion qui parle d’abord de l’homme avant de parler de Dieu. C’est l’histoire de la relation des hommes avec Dieu, écrit par des hommes, pour d’autres hommes. Dieu est là avec eux. Quand je cherche Dieu, ce dernier me renvoie incontestablement à l’Homme. En gros, Il me dit que cela ne sert à rien de lui faire des béni-oui-oui, si je me moque de mon voisin…
- L’Eglise est là pour l’homme qui est le temple de Dieu. Du coup, oui, ça intéresse l’Eglise (communauté des croyants qui ont une histoire, une Tradition) que l’homme ait un jour de repos par semaine et qu’il ne soit pas exploité le dimanche par exemple. Ca l’intéresse de défendre l’intégrité du corps de l’Homme, de savoir qu’il ne souffre pas psychologiquement non plus. Cela intéresse aussi l’Eglise de savoir que la Terre où nous vivons soit préservée.
Je sais bien que beaucoup, y compris les partisans d’une laïcité « la-religion-est-quelque-chose-de-privé-reste-chez-toi quand-tu-le-fais-on-veut-pas-voir/savoir » préfèrerais que nous contentions de blabla désincarné, que nous invoquions nos Dieux en privé sur des sujets n’ayant aucun lien avec la vie publique. Or justement « désincarné » n’est pas un mot chrétien. Parce que justement nous croyons que Dieu s’est incarné. Qu’il s’est rendu tangible pour partager notre vie d’homme. Et mourir ainsi.
Parce que nous avons un Dieu qui s’est incarné pour nous dire, entre autre, de nous bouger pour nos frères (les autres hommes), nous ne pouvons rester dans le flou, dans le vague et pratiquer une religion qui ne serait pas ancrée dans notre réel, dans notre quotidien.
Je le répète souvent dans ces pages, mais croire en Dieu quand on est chrétien, ce n’est pas compartimenter sa vie (les moments où je crois/ ou je suis chrétien et les moments où je suis un professionnel, un parent, un sportif etc…). C’est le vivre, au quotidien. Et donc parfois donner son avis sur des sujets importants qui nous touchent, au quotidien.