Un disque, une semaine | Simian Ghost – The Veil

Publié le 24 avril 2015 par Generationnelles @generationnelle

Ils sont suédois, ils font de la pop, ne sont pas Abba mais savent faire danser dans les soirées branchées. 
Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! Simian Ghost a attrapé un coup de soleil, un coup d’amour, un coup de « on aime »? C’est possible du moins c’est ce que montre la pochette de The Veil. La jetée rocheuse en noir et blanc prend un sacré coup de neuf avec cette teinte rose et bleu pastel, qui n’est pas sans rappeler les couleurs d’Helluvah. Une dose de pop pour la production électro ?



Dans les oreilles : A la première note, on se pincerait presque pour y croire. Mais … c’est le nouveau Metronomy ? Les Simian Ghost ont bien la même énergie réjouissante de la formation britannique. Mais le groupe suédois ne donne pas envie de rouler des mécaniques sur l’English Riviera mais bien d’un cocooning sur la plage avec leur propre formule. Float en est un bon exemple et ne lésine pas sur une harmonie folle. Comme Revolver? Oh presque Queen, sans le côté grandiloquent et ça laisse sans voix. Eux continuent bien à user leurs organes dans Cut-Off Point où l’effet live est évident et plus qu’appréciable.

Le premier single Never Really Knew continue de ravir les oreilles avec ses rythmes chaloupés , cette façon d’écrire qu’on connaît bien et qui n’est pas sans rappeler nos petits Frenchie de Phoenix. Pourtant sous des  allures simples, les morceaux sont bien construits avec des arrangements ambitieux et des influences monstrueuses, Brian Wilson en tête. Le désuet Scattered and Careless sonne un peu comme le groupe indie The Flaming Lips qu’ils aiment tant, avec une chanson au format 3 minutes qui passe comme une lettre à la poste, fait pétiller les oreilles et secouer les pieds. Et soudain, c’est une rengaine classique qui tonne dans Fight Even! En même temps qu’attendre d’un groupe qui idole Gershwin et Debussy?

Le calme au clair de lune après une soirée aux chandelles dans un slow langoureux! Que dire après? I Will Speak Until I’m Done est une vraie réverbération à la Belle and Sebastian. Les Twee vont l’adorer, comme pour A million Shining Colours, les fans de Zooey vont vouloir un duo entre Siman Ghost et She and Him. L’ambiance devient plus calme presque mélancolique pour la très courte et même classique Endless Chord. La prière fleur bleue donne juste envie de se lover un peu plus au son des synthés  démodés. Pourtant ce n’est pas le moment larmoyant c’est plutôt Echoes of Songs (For Trish Keenan), hommage à la chanteuse de Broadcast décédée en 2015 qui l’est. Pas de tristesse ni de mélancolie mais de beaux souvenirs musicaux à se rappeler ou renouveler en chansons!

Pour les souvenirs, il faudra les cristalliser sur la plage avec August Sun, comme les Beach Boys.  Les sixties toujours dans The Ocean is a Whisper, ou The Monkees la quintessence de la pop efficace ne sont pas loin. Pourtant, un flot de modernité point dans Summer Triptych à la Grizzly Bear ou Avi Buffalo, tous ces groupes américains qui donnent un coup de boost à  nos envies de Californie. Pour clore, le voyage estival, on reprend The Veil au calme olympien sorti d’Hawaii, Le nirvana n’est pas loin dans cette chanson sans paroles, sur la plage!  Parfait pour l’été, sous le soleil de minuit !