Ces chercheurs de la Northwestern University nous présentent une pommade, simple mais « hich tech « , à base d’acides nucléiques, et qui pourra bientôt contribuer à une cicatrisation plus rapide des ulcères du pied diabétique. Ces premiers résultats d’efficacité représentent un espoir pour la prise en charge des ulcères diabétiques, des plaies qui peuvent perdurer des années, sans pouvoir cicatriser. Au-delà, ils ouvrent un véritable pipeline de nouveaux traitements basés sur ces acides nucléiques nanométriques qui vont intervenir sur l’expression d’un gène cible impliqué dans la plaie ou dans la maladie. A découvrir dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS).
Les ulcères des membres inférieurs touchent environ 1 % de la population. Il s’agit de plaies difficiles à cicatriser car souvent accompagnées d’infection et d’inflammation. Les ulcères de jambe sont associés au vieillissement, aux problèmes de circulation sanguine, à l’obésité et au diabète. L’ulcère du pied diabétique est l’une des causes les plus fréquentes d’amputation des membres inférieurs. La moitié de tous les patients atteints devront subir une amputation. Or un patient à pied diabétique amputé a 50% de risque de décès. Cependant, la plupart des amputations pourraient être évitées avec les soins appropriés des infections du pied diabétique.
Le Dr Amy S. Paller, dermatologue et le chimiste Tchad A. Mirkin sont les premiers à avoir » imaginé » cette nouvelle technique topique de régulation des gènes, accélératrice ici de cicatrisation de l’ulcère diabétique. Il s’agit d’une crème hydratante à base d’une combinaison d’acides nucléiques sphériques et nanométriques ((spherical nucleic acids- SNAs), capable de » passer » la barrière de la peau pour » éteindre » un gène connu pour interférer avec la cicatrisation des plaies. Chaque SNA est un noyau nanoparticulaire d’à peine 13 nanomètres de diamètre, recouvert de brins d’ARN dont la séquence est conçue pour modifier l’expression d’un gène (Voir visuel ou cliquer sur vidéo ci-contre).
Bloquer une enzyme délétère : De précédents travaux de la même équipe avait découvert que la carence d’une enzyme appelée » GM3 synthase » rendait les cellules particulièrement sensibles aux facteurs de croissance et permettait une cicatrisation normale dans un contexte diabétique. L’idée était donc de concevoir cette combinaison d’acides nucléiques de manière à cibler le gène producteur de cette enzyme.
La preuve sur la souris : Appliquée sur les berges de la plaie, chez les souris diabétiques modèle d’ulcère, la crème accélère la cicatrisation en 4 jours seulement permettant une cicatrisation complète à 12 jours, soit une réduction du délai de cicatrisation de 50% par rapport aux animaux témoins. Autre constatation, la circulation du sang au niveau du site de la plaie est également améliorée.
Cette technique par acides nucléiques sphériques semble donc déjà prometteuse pour traiter les lésions de la peau ayant des facteurs génétiques connus. Au-delà de la cicatrisation de l’ulcère diabétique, c’est un véritable pipeline qui vient de s’ouvrir pour différents types de plaies et autres maladies de la peau.
Source: PNAS March 25, 2015 doi: 10.1073/pnas.1505951112 siRNA-Based Spherical Nucleic Acids Reverse Impaired Wound Healing in Diabetic Mice by GM3 Synthase Knockdown
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