À défaut de le voir, on peut toujours le peindre. C’est toute l’idée que l’exposition « La fabrique des saintes images » présente jusqu’au 29 juin 2015 au musée du Louvre : un sujet d’autant plus pertinent compte tenu de l’actualité de ces dernières semaines, marquée par la destruction de plusieurs oeuvres jugées «impies. Au XVIème siècle, le christianisme n’y avait pas non plus échappé, l’iconoclasme protestant ayant contraint l’Eglise catholique à reconsidérer la représentation du sacré, si chère aux fidèles malgré l’interdit biblique du second commandement. « Tu ne feras point d’images » : qu’il l’ait voulu ou non, Dieu sait que son visage est désormais partout, de l’espace public jusqu’à l’intimité des étagères de salon. « Fabrique » : loin d’être anodin, le choix du titre fait écho aux premières représentations acheiropoïètes (non réalisées à la main, veuillez excuser ce terme barbare !) que le Christ a laissé derrière lui, immortalisées par le linceul ou l’empreinte de son pied à Jérusalem.