Capitalisme: immanence toujours actuelle d’un colonialisme exterminateur.
22 Avril 2015Par Camille Loty Malebranche
La seule morale des puissances occidentales, est leur prépondérance, et au nom de celle-ci tout, même l’argument du divin et de l’humanisme humanitaire, est évoqué pour autoriser les guerres, les bombardements et les crises humanitaires dues aux pires détresses humaines.
Pour qui observe la politique contemporaine de l’occident, il est essentiel de remarquer que depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les puissances occidentales, comme par modus vivandi, ne se battent plus entre elles, leur hégémonie de rivalité a cédé le pas à une prépondérance collective sur le reste des États. Leur guerre féroce se mène en bloc contre le sud et contre les idéologies alternatives et les nationalismes empêchant la planétarisation de l’idéologie de l’occident. Hier sacralisée car confiée à l’église catholique, puissante alliée des monarchies européennes, catholique dont le sens sémantique avant toutes les théologies et liturgies, signifie - faut-il le rappeler, universel - la pensée unique, universalisée caractéristique majeure de l’occident hégémonique idéologiquement standardisant, s’est sécularisée à travers les institutions économiques, la puissance des chaînes de médias et la mainmise idéologique occidentale sur l’Onu. Hégémonique par essence vu ses origines impériales gréco-romaines, l’occident crée les conditions de multiples détresses dont il n’assume point sa sinistre responsabilité.
La volonté occidentale de tout standardiser, selon une idéologie économique dont seules les oligarchies financières occidentales ont le contrôle, est aujourd’hui la principale cause des conflits internationaux où l’occident porte aux suds son hégémonie par l’inféodation douce si possible, mais aussi et surtout quand il y a résistance, par la guerre, le chaos planifié, la paupérisation et l’égrugeage structurel des États des différents suds soit pour établir soit pour maintenir une prépondérance sans partage et imposer son capitalisme exterminateur.
Que ce soit la guerre au Yémen où les Usa utilisent l’Arabie saoudite pour faire la lugubre besogne de freiner l’ennemi idéologique commun qu’est l’Iran, puissance alternative régionale à l’occidentalisme, ou les incursions étasuniennes provocatrices de la crise ukrainienne sans oublier la grande ironie « révolutionnaire » du printemps arabe après la pulvérisation de l’Afghanistan et de l’Irak, qui aura permis la destruction littérale de la Libye par l’Otan, avec en dommages collatéraux, les misères humaines à la base des fuites massives en mer et des naufrages de paupérisés et réfugiés de guerre, l’occident mène une guerre multiforme sans merci, tantôt ouverte tantôt larvée, contre les suds. Nous ne saurions non plus oublier les mini guerres et les déstructurations étatiques entretenues par des compagnies occidentales sur les territoires de pays mal famés mais géologiquement riches afin de faciliter leur déprédation des richesses minières… Partout la main occidentale orchestre directement ou indirectement la pulvérisation du reste du monde pour en profiter, pour maintenir le règne des oligarchies occidentales mondialisées.
Voilà pourquoi, nous croyons que seule une révolution de l’intérieur enrayant le capitalisme et emportant sa sinistre logique, peut offrir une chance aux peuples de tout l’écoumène. Malgré le sourire amical et parfois sincère de certains dirigeants occidentaux tendant leur main personnelle aux suds, la logique macabre, monstrueuse du système dressera toujours son mur aveugle devant les effusions humaines individuelles. L’ordre capitaliste demeurera toujours un butoir à l’amitié vraie c'est-à-dire bénigne sans agression masquée du nord envers les suds. La haine du nord contre les sud ne cessera sa redondance meurtrière qu’avec l’effondrement des frénésies hégémoniques immanentes au capitalisme dont s’abreuve le nord économique qu’est l’occident. Aucun chef d’État du nord, fût-il un saint, ne peut rien transformer de fondamental à la barbarie de son pays dans les relations avec le sud tant que durera le contexte de prédation capitaliste où les suds sont la proie naturelle du nord.
Pour l’heure, quand je vois les terreurs des naufragés de la méditerranée, je ne peux ne pas me dire que chaque noyade de migrants en guenilles fuyant leur pays mis en lambeaux par la haine capitaliste et civilisationnelle des massacreurs occidentaux de la Libye - ces mêmes égrugeurs colonialistes des peuples des suds écrasés sous les mains contemporaines de sinistres exécutants des plans oligarchiques tels Sarkozy soi disant démocrate contre le dictateur Kadhafi, mais de fait au service des intérêts sionistes et industriels - chaque hydrocution d’hommes, de femmes, chaque noyade d’enfant constitue en soi un naufrage du peu d’humanité qui pouvait encore rester à cette monstrueuse, tératogène civilisation occidentale, définitivement s’assumant nord exterminateur des suds, centre idéologique d’horreurs et d’inhumanités dévorant l’humanité périphérique, les peuples des suds avec la rage, le racisme et la vénalité du colonialisme ancien renouvelé sous d’autres formes.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE