Partenariat Public-Privé : Une solution en période de récession

Depuis la chute des prix de l'or noir, les experts et les spécialistes en économie ne cessent de proposer des solutions qui peuvent aider l'Algérie à faire face à une éventuelle crise et de poursuivre le développement de l'économie.

En effet, la question qui se pose est de savoir si le Partenariat public-privé (PPP) peut réellement être une solution que le gouvernement devrait exploiter, loin de tout dogme politique, pour ne pas hypothéquer l'avenir du pays ? Dans ce sens, le Cercle d'action et de réflexion CARE, en collaboration avec la délégation de l'Union européenne en Algérie, a organisé hier une rencontre-débat à l'hôtel Hilton (Alger) sur le thème : " Partenariat public-privé. Une solution en période de récession ". Cette riche et importante rencontre a été animée par M. Jean-Michel Mas, expert international indépendant, et modéré par M. Samy Boukaïla, directeur général de BKL Industries, membre de CARE. S'exprimant à cette occasion, Samy Boukaïla a indiqué que " pour réussir le partenariat public-privé en Algérie, il faut tout d'abord une volonté politique forte. Cette dernière, a-t-il dit, " va pousser certainement l'association entre les deux secteurs dans différents projets notamment la gestion des eaux, la construction de routes... " Le public et le privé doivent s'associer, a-t-il précisé, " pour justement optimiser les ressources et les compétences de chacun. C'est-à-dire le secteur public à travers sa puissance financière et le secteur privé à travers son dynamisme et son savoir-faire et son désir de rentabiliser ses investissements. Donc, cette coopération devient de facto une association rentable, gagnant-gagnant ", avant d'ajouter " pour que ce partenariat puisse apparaître il faudrait des partenariats qui réussissent." Devant la chute des prix du pétrole, a-t-il ensuite estimé, " le PPP peut constituer une solution. Si nous créons un cadre qui va sécuriser et encourager le secteur informel, qui est actuellement à 60%, à redevenir formel, ainsi que l'engagement de ces capitaux dans des projets rentables, dans des infrastructures associées avec l'Etat, sous un cadre juridique qui sécurise tous le monde et qui instaure la confiance, dans ce cas là, nous pourrons pallier certainement à nos insuffisances sans provoquer de rupture dans les dépenses publiques, telles qu'on a vu dans les années 1980. " De son côté, Jean-Michel Mas a souligné pour sa part que " le concept de partenariat publique-privé est un type de contrat entre l'Etat et le secteur privé. Il doit s'étudier au cas par cas et il est généralement à l'initiative de la puissance publique. " A la question de savoir si le partenariat publique-privé peut jouer un rôle important devant la chute des prix du pétrole, il a indiqué " quand l'Etat possède beaucoup d'argent, il ne cherche pas un partenaire mais quand les caisses sont épuisées, là le partenariat public- privé est très important comme il peut être également l'une des solutions pour faire face à une éventuelle crise. " Dans un document dont une copie nous a été remise, le CARE a souligné que le partenariat public-privé n'est pas une nouveauté, largement répandue dans les pays occidentaux et pays émergents, il optimise l'utilisation des ressources en période de récession.
Principalement orienté vers les projets d'infrastructures, mais aussi dans les industries de pointe à fort taux capitalistique, il répond à un besoin de croissance et d'utilité publique, tout en assurant un rendement meilleur des capitaux investis. La même source a souligné que " l'Algérie aujourd'hui subit de plein fouet la chute de ses revenus par l'effondrement des recettes des hydrocarbures, c'est donc le moment d'optimiser l'utilisation de nos ressources pour ne pas interrompre la croissance économique du pays et ses besoins en infrastructures et industries, gros pourvoyeurs d'emplois. "
Makhlouf Ait Ziane

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