Sid Ahmed Ghlam avait manifesté des velléités de départ vers la Syrie, pour rejoindre les rangs des combattants djihadistes.
©Capture d'écran BFMTV
Etudiant "féru d’informatique", actif sur les réseaux sociaux où il manifestait son attrait pour les terres du jihad, Sid Ahmed Ghlam était discret pour son voisinage, jusqu’à son arrestation par la police, qui le soupçonne d’avoir planifié un attentat et d’être lié à un meurtre. Le boursier franco-algérien, âgé seulement de 24 ans, blessé à une jambe, résidait dans la chambre 310 d’un foyer étudiant ultramoderne du XIIIe arrondissement de Paris, à quelques pas de là où il a été arrêté dimanche matin. "C’est la première fois qu’on entend parler de lui depuis qu’il a pris l’appartement, il n’y a eu aucun signalement, il payait son loyer normalement, dans les €200 par mois", a décrit une porte-parole du Crous, Constance Blanchard. Elle a évoqué une "situation pas évidente" pour les 70 étudiants et le personnel de cette résidence, rue Julie-Victoire Daubié, dans un quartier entièrement rénové. "Je suis un peu choqué d’apprendre ça comme ça", a témoigné un de ses voisins, Léo Cœur, étudiant de 18 ans en philosophie à Paris 1, observant le déploiement policier. "Je suis inquiet, j’ai peur qu’il se passe quelque chose dans une fac parisienne", soupire-t’il. Dans la dite chambre 310, outre un arsenal d’armes et des documents établissant qu’il avait planifié, selon le gouvernement, un attentat "imminent" contre "une ou deux églises", les enquêteurs ont trouvé des éléments accablants. Il semble ainsi avoir chronométré le temps que mettraient les policiers à intervenir, selon les premiers éléments de l’enquête. Une préparation contrastant avec les conditions de son arrestation; Capture qui montre un certain amateurisme.
Sid Ahmed Ghlam avait exprimé sur Facebook, "comme des dizaines voire centaines d’autres, son envie de partir en Syrie" pour y mener le jihad, rapporte une source policière. Il était d’ailleurs connu des services de renseignement et faisait l’objet d’une "fiche S" de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), impliquant une surveillance discrète au nom de la sûreté de l’Etat. Plusieurs membres de son entourage semblent aussi avoir basculé dans l’islam radical. Mais les "vérifications sur l’environnement" de l’étudiant réalisées en 2014 et 2015 n’ont révélé aucun élément justifiant une enquête judiciaire, assure le gouvernement. Son père l’avait fait venir d’Algérie en 2009, avec sa mère, ses frères et sœurs, dans le cadre du regroupement familial. A Saint-Dizier (Haute-Marne) où vit la famille, des opérations de police se sont déroulées dans la partie pavillonnaire du Vert-Bois, un quartier propret et arboré, doté de maison de ville collées les unes aux autres. Hier matin, les policiers de la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) ont arrêté sa compagne, habillée d’une burqa; Vraisemblablement convertie à l’islam. Elle résidait depuis six ou sept mois dans un petit pavillon loué dans le quartier avec deux enfants en bas âge, les volets toujours fermés. Sid Ahmed Ghlam lui rendait visite le week-end. La femme de 25 ans est "extrêmement discrète, ne faisant pas d’histoire", on ne la voyait "que lorsqu’elle allait chercher ses enfants à l’école", selon une voisine. C’était la seule femme à porter la burqa dans le quartier, ajoute-t’on dans le voisinage. Sid Ahmed Ghlam voulait-il agir seul ou a-t'il aujourd'hui des complices? Quel est son lien avec le meurtre d’Aurélie Châtelain en banlieue parisienne, dans la voiture de laquelle son ADN a été retrouvé? De nombreuses questions restent encore en suspens.FG