Broadway Therapy // De Peter Bogdanovich. Avec Imogen Poots, Owen Wilson et Jennifer Aniston.
Si tout le monde encense le fait que Jennifer Aniston a incarné un rôle touchant dans Cake, je crois qu’elle est surtout faite pour la comédie. Dans Broadway Therapy, elle est l’un des meilleurs éléments, l’un des plus drôles et chacune de ses interventions hystériques est un délice. Pour un grand fan de Woody Allen que je suis, Peter Bodgdanovich s’en inspire afin de donner sa version d’un New York un peu fou. Mais son film est avant tout bourré de références entre Diamants sur Canapé et Les Soprano, en passant par La Folle Ingénue (1946) et le fameux « squirel to the nuts » qui en provient. On retrouve dans Broadway Therapy ce que peut faire la force d’une bonne comédie américaine a la Woody Allen qui a un style particulier et très difficile à imiter. Je dois avouer que j’avais peur dans un premier temps que le film ne soit pas du tout à la hauteur de mes attentes, qu’il soit une grande déception qui part dans tous les sens et qui ne va donc nulle part. Sauf que le film est savamment orchestré, utilisant le vaudeville comme un moteur afin d’aller d’un point A à un point B en passant par tout un tas de personnages hauts en couleur. Tout le monde n’est pas forcément toujours drôle mais il y a une vraie mécanique qui fonctionne du début à la fin et qui nous embarque dans son histoire sans jamais nous lâcher.
Lorsqu’Isabella rencontre Arnold, un charmant metteur en scène de Broadway, sa vie bascule. À travers les souvenirs – plus ou moins farfelus – qu’elle confie à une journaliste, l’ancienne escort girl de Brooklyn venue tenter sa chance à Hollywood, raconte comment ce « rendez-vous » lui a tout à coup apporté une fortune, et une chance qui ne se refuse pas... Tous ceux qui se trouvent mêlés de près ou de loin à cette délirante histoire vont voir leur vie changer à jamais dans un enchaînement de péripéties aussi réjouissantes qu’imprévisibles. Personne n’en sortira indemne, ni l’épouse d’Arnold, Delta, ni le comédien Seth Gilbert, ni le dramaturge Joshua Fleet, pas même Jane, la psy d’Isabella...
Le seul vrai défaut de ce film c’est toute cette partie interview sensée rythmer ce que l’on voit à l’écran alors que je trouve que c’est tout le contraire. Cela casse le rythme du film et cela nous empêche de passer un aussi agréable moment que j’aurais probablement souhaiter en passer. Ce film a tout de même connu un destin assez étonnant. En effet, il a été écrit dans les années 90 par Peter Bogdanovich et son ex femme Louise Stratten jusqu’à ce que John Ritter décède alors qu’il devait incarner le rôle principal, celui qu’incarne Owen Wilson. On retrouve ici un film qui utilise la comédie comme un vrai moteur pour son histoire et nous raconter des choses. Cela fonctionne à la perfection, d’autant plus que le film n’a de cesse de nous offrir des scènes toutes plus amusantes les unes que les autres sous formes de quiproquos ou encore de moments plus cocasses. On veut nous vendre New York comme la ville où tout est possible, où avec 30 000 dollars on peut réaliser ses plus grands rêves et se sortir d’une sale situation (c’est en tout cas ce que l’on va découvrir petit à petit au détour d’interventions amusantes).
Broadway Therapy n’est pas pour autant aussi parfait qu’un bon Woody Allen mais la sauce prend malgré tout. On pourrait voir chez Imogen Poots et son personnage une volonté de nous refaire Diamants sur Canapé et le personnage d’Audrey Hepburn. Le film a beau avoir été écrit dans les années 90, on ne se rend pas vraiment compte du côté légèrement dépassé (d’autant plus que le script a dû être légèrement réactualisé mais les références restent et c’est le plus important). Côté casting, si Imogen Poots est plutôt convaincante, j’ai adoré Jennifer Aniston et tous les personnages féminins comme Jennifer Esposito et son intervention succulente, Debi Mazar ou encore Rhys Ifans. La dernière référence est probablement l’une des plus drôles du film car elle nous donne l’impression que l’on sort du cadre que le film impose afin de s’accoupler avec la réalité. C’est presque ambitieux. Finalement, Broadway Therapy est une assez bonne surprise qui sort un peu du cadre de départ mais qui, quand on réfléchit un peu, reste cohérente. Peter Bodganovich pourrait devenir un réalisateur à suivre.
Note : 7/10. En bref, une comédie sans temps morts aux dialogues savoureux.