Les tests sanguins de risque génétique de cancer du sein existent déjà et la preuve de concept d’un test allant rechercher le risque non génétique mais épigénétique de cancer du sein, via la méthylation du gène de risque BRCA1 a déjà été apportée, en particulier par une équipe de l’University College London et de l’Université de Manchester. Tous ces tests sont primordiaux alors que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes et que ces tests peuvent conduire à un meilleur dépistage et au traitement précoce et personnalisé de la maladie. Le Dr Lars Ove Dragsted, professeur de biomédecine au Département nutrition de l’Université de Copenhague, utilise ici une méthode tout à fait nouvelle, issue des sciences alimentaires, pour aboutir non pas à un biomarqueur mais à profil sanguin métabolique basé sur des niveaux précis de métabolites multiples dans notre sang.
L’approche, déjà utilisée pour le contrôle de processus industriels complexes dans l’alimentaire, passe par l’analyse d’énormes quantités de données biologiques venant de nombreuses personnes avec l’objectif d’associer des combinaisons précises de données à un niveau de risque sanitaire-ici de cancer du sein-. En synthèse, pour obtenir une signature de très haute qualité, il faut un maximum de données. L’objectif n’est plus d’identifier des biomarqueurs simples mais un ensemble de biomarqueurs et d’interactions. Et c’est l’ensemble, biomarqueurs, niveaux et interactions qui prédit le cancer, explique l’auteur principale de l’étude. Ainsi, dans cette étude, la signature biologique a été obtenue après analyse des données de plus 57.000 participantes suivies (avec prélèvements sanguins) par la Danish Cancer Society durant 20 ans. Les signatures obtenues ont ensuite été validées sur des groupes de patientes atteintes à différents stades de la maladie.
Une sensibilité de 80% à 2 à 5 ans : Ce profil sanguin métabolique qui décrit les niveaux de tous les métabolites présents dans le sang, évolue au stade pré-cancer, puis au stade cancer. Et si la mammographie peut détecter un cancer du sein encore précoce avec une sensibilité de 75%, ce nouveau test semble pouvoir prédire le risque de cancer du sein dans les 2 à 5 ans, avec une sensibilité de 80%.
Source: Metabolomics 10 Mar 2015 DOI: 10.1007/s11306-015-0793-8Forecasting individual breast cancer risk using plasma metabolomics and biocontours (Visuel© Boggy – Fotolia.com)