Dans la capitale pictave, on va sans doute bien rire et faire des affaires à l'occasion du congrès de la SFIO du parti autoproclamé socialiste.
Nul doute que les tractations iront bon train dans le local de la fédération de la Vienne, au 19 rue du mouton... Le troupeau comptera autant de précaires, d'allocataires du RSA, et de Smicards qu'à une université du MEDEF ou de l'UMP.
Les autochtones qui rappelons-le ont par deux fois donné plus de 15 % des voix aux listes Front de gauche - EELV reconnaitront facilement les militants socialistes : costards cravates et tailleurs bien coupés, voire jeans et polos de marque pour faire peuple, mais responsable, sérieux et décontracté.
La bataille sera pliée d'avance.
L'aile gauche unie se réjouira de ses quelques 30 % en évoquant les jours glorieux de l'union de la gauche. Elle oubliera bien entendu son impuissance à bloquer la politique de droite poursuivie depuis juin 2012 et son rôle assumé ou involontaire de caution de gauche à un parti qui ne cesse de dériver à droite.
La majorité socialiste montrera tolérance et fermeté à l'égard des trublions en vantant le bilan du quinquennat et en recommandant la patience. L'austérité et les cadeaux au patronat seront sacralisés mais jamais nommés, les éléments de langage de la novlangue social-libérale complaisamment relayés par les médias dominants.
Quant à la fabrique socialiste, à la dénomination terriblement bobo, de Karine Berger, initiatrice d'une loi bancaire, aussi inutile qu'inefficace, elle essaiera de gagner quelque poids politique dans l'appareil du parti.
Et puis, c'est tout, le vertueux docteur Cambadelis sera enfin élu ! Pourquoi changer un parti qui trahit et qui perd ?
Par conséquent, ni autocritique du bilan désastreux des gouvernements Ayrault-Valls, ni synthèse hollandaise. Ni même scission parce que les notables de l'aile de gauche considèrent toujours que l'étiquette PS permet encore de se faire élire, et que les militants espèrent toujours, malgré l'évidence, que le PS peut changer de l'intérieur !
Bref, le congrès de Poitiers sera un congrès inutile à la gauche, juste la confirmation qu'il n'y a rien à attendre d'un parti qui n'a plus rien de socialiste, ni de progressiste... et que la seule action utile sera de boycotter toute liste soutenue ou présentée par lui aux élections régionales de décembre prochain.
Le parti dit socialiste, c'est 50 nuances de rose pour faire souffrir inutilement la gauche et le peuple, sans même une nanoseconde de plaisir, sauf pour les bourreaux qui jouissent impunément des privilèges du pouvoir.