Planète IG

Sur planète IG (aka Instagram), on peut voir le même jour l’annonce de l’arrivée prochaine d’un heureux événement et celle de la mort prématurée d’un autre. C’est terrible quand on y pense.

Quoi? D’annoncer tout cela sur un réseau social? Je ne sais pas comment j’aurais agi il y a 15 ans de cela, en 1999, quand j’apprenais que j’étais enceinte pour la première fois. La première chose que j’ai faite, ce fut d’appeler mon mari et puis ma mère. Les deux me semblaient être les plus légitimes à connaître cette nouvelle toute personnelle. Mon mari comme futur papa et parce qu’il y était forcément pour beaucoup dans cette histoire (forcément…) et ma maman parce qu’elle savait ce que c’était. Elle me passait le relai en quelque sorte. Instagram n’existait pas encore et nous avions encore de gros téléphones portables, un Nokia je crois.

Au début, je ne l’ai pas crié sur tous les toits, même si, au vu de mon appétit d’ogre et de mon envie de dormir dès trois heures de l’après-midi, sans parler de la seule fois où mes seins furent enfin gros (le rêve de mon amoureux qui me voulait en Pamela Anderson…rêve exaucé uniquement en période d’allaitement et donc, chasse gardée pour nourrir mes petits…vive le glamour post-grossesse

) bref, il n’était donc pas difficile de s’apercevoir que j’étais enceinte. Et puis, les femmes ont ce quelque chose de magique sur leur visage…au bureau, je les repère de suite bien avant de le savoir.

C’est vrai que c’est un moment exceptionnel, une grossesse. On se sent plus forte, parce que l’on est deux. On a envie de le dire à la terre entière. Oui, moi aussi, je peux enfanter!

J’imagine alors bien le drame que cela doit être soit de ne pouvoir tomber enceinte soit de perdre son enfant avant terme. C’est d’ailleurs pour ne pas vivre cette angoisse que je ne voulais pas tenter l’aventure une troisième fois. Les neuf mois d’angoisse pour le deuxième et les trois premiers mois de sa vie compliquée m’avaient vaccinée! Et là encore, je ne sais pas si j’en aurais parlé sur la planète IG. Ces moments douloureux et tristes sont si personnels…J’avais l’impression que personne ne pouvait comprendre ma peur de le perdre.

Pourtant, chacun des posts cités plus haut a soulevé un élan de bienveillance incroyable ! Des commentaires de soutien, d’encouragement et d’autres de félicitations. Dans les deux cas, un élan de générosité spontané presque irréel. Tout cela sur planète IG soit sur un réseau virtuel. Bienvenue en 2015.

Maintenant, ce qui serait encore mieux serait de voir cet élan de bienveillance se généraliser dans la réalité, IRL (in real life). Je visualise ces deux jeunes femmes, l’une face à son bonheur à venir, et l’autre (dont j’admire le travail) face à sa peine. Et IRL, mes pensées les accompagnent.

Sur ce, le livre lu, plein de bon sens et assez intéressant pour son rapport à la peinture et au bonheur. Christophe André, « De l’art du bonheur » 

A très bientôt.