Mairie de Paris : la grogne gagne les cadres !

Publié le 20 avril 2015 par Delanopolis
Les attachés d’administration de l’UNSA dénoncent eux aussi les atteintes au droit de grève de la Mairie de Paris ... « Anne Hidalgo n’a pas évoqué la question sur le divan de Marc-Olivier Fogiel. Certes, les règles du show-biz dans lesquelles elle s’est moulée avec délice s’accommodent mal avec les thèmes arides du droit du travail » persiflent-ils après avoir regardé ce qui est devenu un des plus gros bide du PAF.

C’est une véritable attaque au vitriol qu’on fait les attachés d’administration de la Ville de Paris, personnels de catégorie A, affiliés au syndicat UNSA. En cause, les multiples atteintes au droit de grève perpétrés par l’équipe d’Anne Hidalgo. La réplique du syndicat ne devrait pas plaire au plus haut niveau de l’administration tant la charge est au canon. Florilège..

« Anne Hidalgo n’a pas évoqué la question du droit de grève sur le divan de Marc-Olivier Fogiel lors de son émission diffusée le soir du mardi 7 avril sur France 3, et c’est bien dommage. Certes, les règles du show-business dans lesquelles la Maire de Paris s’est moulée avec délice à l’occasion du premier anniversaire de son mandat s’accommodent mal (au sens culinaire du terme) avec des thèmes arides issus du droit du travail. Mais on aurait malgré tout pu espérer que l’inspectrice du travail retraitée devenue première magistrate de la Capitale n’aurait pas totalement oublié les éléments juridiques concernant la protection des salariés du secteur public comme du secteur privé. Hélas ! Le star-system a des raisons que la raison ne connaît pas ». Fine analyse psychologique des attachés de l'UNSA qui n'ont à l'évidence pas besoin de divan. Pas suffisant toutefois, vu le taux d’audience, pour sauver cette émission, devenue un des plus gros bides du PAF.

Les syndicalistes ont plutôt préféré jeter un œil sur l’audimat social, lequel n'est, il est vrai, pas non plus à la hausse « La crise que connaît la Direction de la jeunesse et des sports depuis plus d’un an au niveau des stades et des piscines empoisonne pourtant le climat social de l’administration parisienne » remarque l’UNSA « mais la Mairie y a tout d’abord répondu par la procrastination (« On verra ça après les élections professionnelles »….). Le scrutin évoqué s’est bien tenu (il y a quatre mois désormais) et la nouvelle Municipalité a alors tout fait pour que le conflit s’enlise en refusant un dialogue réel avec les représentants syndicaux. L’origine du problème se situe au niveau d’une prime dominicale de 44 € créée en 2002 et dont il n’est pas totalement illégitime de demander la revalorisation au bout de douze ans… ». D’autant que les grévistes en demandent juste l'alignement sur celle de leurs collègues bibliothécaires.

Mais les attachés parisiens n’en restent pas là et pointent les graves manquements de la municipalité en matière de droit du travail. « La Mairie est passée récemment à la vitesse supérieure en voulant réglementer le droit de grève à elle toute seule et en n’hésitant pas à faire appel à des vacataires et à des agents d’une société privée pour briser la grève. Face à la fronde d’une grande partie des élus du Conseil de Paris, Anne Hidalgo a alors quelque peu perdu ses repères en accusant avec violence lors du dernier Comité technique central les syndicats de « prendre les Parisiens en otage ». Vocabulaire étrange selon l’UNSA qui rappelle qu’il est plus couramment utilisé par un bord politique qui n’est (théoriquement) pas celui de la dauphine de Bertrand Delanöe. A moins que ce ne soit l’épais nuage généré par la pollution parisienne qui fasse perdre tout les repères droite- gauche ?

« L’affaire a été portée devant la justice. La Maire de Paris continue quant à elle d’agir dans le seul domaine où elle se sent vraiment à l’aise – la communication – et a fait publier une affichette évoquant « un protocole de sortie de grève avantageux » raillent les attachés de l’UNSA qui décident d’apporter « leur entier soutien aux grévistes » et à leurs revendications.

Allons, ne soyons pas trop sévère avec l’ancienne chef de cabinet de Martine Aubry au ministère du travail car elle pourrait, mine de rien, marquer de son empreinte un fait majeur dans l’histoire sociale de la municipalité parisienne : l’alliance des attachés d’administration et des personnels ouvriers des équipements sportifs de la capitale alors qu'ils ont rarement l’occasion de revendiquer ensemble. Un front de classe on ne peut plus fluctuat. Et même une prouesse carrément mergitur !

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