Une Nième copie remakée de Baldur’s Gate II, et le risque d’être encore déçu, au bout de plusieurs heures d’investissement, tant le modèle du genre a placé haut la barre. Mais bon, la lecture du test dans le magnifique magazine papier Canard PC 315 m’a tout de même convaincu de me laisser tenter par un petit essai ..
Rien que 20 minutes alors hein .. histoire de prendre la température ..
Bon, ben le thermomètre est formel ! Ce jeu m’a mis la fièvre !! Pendant des heures ! (oui, le titre n’était qu’un leurre, une pure ruse marketing pour harponner le lecteur crédule). Et loin de moi l’idée d’en faire un test (je laisse ça aux talentueux professionnels cités plus haut), mais plutôt, comme il est d’usage dans cette chronique, de vous donner mes impressions, mon ressenti et parfois même partager avec vous mes digressions (les nombreuses personnes qui parlent dans ma tète se lancent souvent dans d’infernales diatribes .. y’a pas de raison que je sois le seul à les subir).
Mais Pillars of Eternity qu’est-ce donc au final ? C’est une nouvelle tentative de répondre à un genre qui tend à disparaître, le RPG solo, vu de dessus, et régi par des règles issues des bons vieux jeux de rôles plateau. La référence : Baldur’s Gate II, qui en reprenant les règles officielles du mythique Dongeons & Dragons , avec un scénario remarquable et un gameplay exemplaire, avait créé un genre à lui-même – On lit régulièrement dans la presse spécialisée « un Baldur’s Gate like ». Mieux encore, le jeu a été financé par plus de 70.000 « backers », sur la plate-forme KickStarter (Project Eternity, par Obsidian) avant de sortir tout chaud du four après $4 millions de fonds levés sous sa forme « Pillars of Eternity ». Et à en lire les éloges un peu partout, les fans qui attendaient impatiemment sa sortie ne sont pas déçus.
La base du jeu en tout premier lieu, les règles qui le régissent, sont celles de Pathfinder (ici en Version Française). L’évolution des règles 3.5 de D&D, qui font office de référence actuellement. Coïncidence ou pas, moi vieux fan des jeux de rôles à l’ancienne (avec plateaux fait main, sets de dés et pions en cartons), je venais d’organiser une initiation pour mes ados justement sur une campagne PathFinder un week-end avant (c’est d’ailleurs peut-etre ça qui m’a aussi motivé à installer le jeu).
Et bien (et j’arrêterai la ma digression, mais je vous avais prévenu hein .. on est nombreux là-haut …), c’est pareil pour les Jeux de Rôles. L’ambiance avec de vrais joueurs est différente, mais c’est compliqué de réunir tout le monde, et de trouver le temps .. Du coup le JDR sous sa forme de jeu vidéo, pour autant qu’il respecte bien les règles, est un parfait complément pour le joueur comblé que je suis. Et pour le coup, Pillars of Eternity reprend tout ce qui fait le succès de PathFinder : Les races, les classes, les armes, les équipements, les différentes actions et caractéristiques, la gestion des combats et de la magie avec toute leur subtilité et leur complexité .. tout est présent sans s’encombrer des multiples jets de dés (même si j’avoue mon plaisir un peu psychopathe de lancer parfois de vrais dés (d4, d8, D20, …), comme ça, pour rien .. ).
Et en plus, c’est graphiquement réussi ..
Et après quelques heures de jeu (somme toute, ce n’est qu’une suite de sommes de périodes de 20 minutes ..), j’ai du mal à m’arrêter pour aller : manger/me coucher/offrir à mon corps une pause organique mais/nécessaire/travailler/nourrir les chats/voir le nouvel épisode de Game of Thrones. Le scénario est superbement bien ficelé, l’écriture impeccable (il faut aimer lire un peu, voire beaucoup .. les textes, livres et autres récits sont légions), les bonnes idées nombreuses. Les décors magnifiques (le plus souvent), que l’on soit en extérieur ou en donjon (la gestion des lumières notamment), et pas trop répétitifs. Le rendus des actions des personnages lors des combats ou des phases de déplacement sont très convaincantes (certes, quelques erreurs de pathfinding – c’est un comble pour cette licence !- viennent entacher un peu le tableau, mais on les oublie vite).
Le gros point fort, ou faible (en fonction de ses goûts) reste la gestion des personnages et des combats (communément appelée microgestion dans le monde merveilleux des gamers et des journalistes spécialisés) : Il faut gérer chacun de ses 6 personnages possible dans chaque phase de jeu, à chaque round de combat (un round représentant quelques secondes), dans son évolution et son développement, et au vu des possibilités offertes par la licence PathFinder que le jeu reprend, c’est monstrueux.
Personnellement, j’adore. C’est comme un Baldur’s Gate II, mais en mieux ! C’est exactement ce dont j’avais envie pour jouer depuis quelques temps, et je le découvre en y jouant en fait .. c’est une révélation ! A conseiller donc, aux amateurs du genre.
Bon, y’a tout un paquet de gens dans ma tète qui hurlent pour que j’y retourne .. Nous avions laissé nos compagnons devant une reine araignée dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’était pas forcément animée des meilleures attentions à nos égards .. je file .. je reviens dans .. 20 minutes !