Sortie : 2011
Note : 4/5
Résumé : Will Grayson habite Chicago. Ado ordinaire qui a pour principe de se fondre dans la masse, il a comme meilleur ami le tonitruant Tiny Cooper. Très costaud, à l'aise avec tout le monde, Tiny tombe amoureux d'un nouveau garçon toutes les heures. En ce moment, il veut monter sa comédie musicale, Tiny Dancer, et bien sûr, Will est entraîné dans l'aventure. Remarquez, ce dernier rencontre par la même occasion la jolie Jane.Un deuxième Will Grayson habite aussi Chicago. Dépressif et inquiet, il vit une atroce désillusion : le charmant Isaac avec qui il conversait par Internet depuis plus d'un an n'existe pas. Heureusement, par l'intermédiaire du premier Will, il va croiser le chemin de Tiny...
Mon avis : Continuons donc sur notre lancée des romans de John Green ! Après celui-là, il ne nous restera qu'à traiter "Qui es-tu Alaska ?" et nous aurons fait le tour ! Will and Will donc, un roman qui est sortis il y a quelques années, dans les débuts de l'écrivain, un roman qui cible particulièrement les adolescents et où il est simple de s'identifier. Dans ce livre, nous suivons deux points de vue, Will et ... ben Will (pour faciliter la compréhension j'abrègerai en w.g1 et w.g2 (comme dans le livre)). Chaque point de vue dessert son personnage, et chaque point de vue est raconté sous la plume d'un auteur différent, ce qui résulte deux styles qui n'ont rien en commun, avec des subtilités bien différentes, mais deux écritures qui touchent toujours autant. Ici, je n'aurais qu'à traiter les personnages, l'écriture et l'identification du lecteur, avec toujours ces messages de vie quotidienne et ces sentiments que nous ressentons pendant la lecture.
w.g2 est le contraire de w.g1. Littéralement. Son histoire est racontée par David Levithan et certaines fois, il faut s'accrocher, parce que certains passages sont assez sombres. w.g2 est à mes yeux une sorte de stéréotype, celui de l'adolescent qui en veut au monde entier, sans ami, qui rejette sa mère, qui pense à la mort sans arrêts, qui se fiche de tout. Mais contrairement à ce qu'il voudrait le faire croire, w.g2 ne se fiche pas de tout, la preuve il entretient une relation virtuelle avec un certain Isaac qui se révèle ne pas réellement existé, à ce moment de la lecture, j'ai vraiment ressentis une peine énorme pour ce personnage, car on peut dire que c'est la seule chose à laquelle il se raccrochait. w.g2 est comme nombre d'adolescents gay : refermés, secrets, dépressifs et j'en passe, ce qui est formidable avec ce livre et ce personnage, c'est que plusieurs lecteurs pourront s'identifier à lui et voir qu'il existe des solutions, qu'être gay n'est pas un problème et que la vie faut franchement le coup d'être vécue.
Pour bien marquer la différence entre Will et Will, pour montrer la séparation des points de vus, le livre est écrit par deux auteurs. Le premier John Green, dont je ne fais plus l'éloge de son écriture, drôle, joyeuse, percutante, simple mais sans prendre le lecteur pour un décérébré, avec comme à chaque fois ces quelques métaphores qui nous hantent pendant des jours. Il y a aussi la plume de David Levithan, qui m'a un peu pris au dépourvu dans ma lecture. En effet, cet auteur a un style bien particulier : ses dialogues rédigés comme au théâtre (nom de personnage, deux points, réplique), il ne semble pas connaître les majuscules ni la ponctuation, enfin ses phrases sont parfois très courtes et s'enchaînent les unes après les autres en allant à la ligne, dans le même style que l'auteur de Insaisissables, mais à moindre ampleur. Cette écriture, on aime ou on aime pas, c'est tout. Personnellement, ça ne m'a pas dérangé, au bout de quelques pages on passe facilement outre, et nous sommes portés par l'histoire du personnage, on ne remarque même plus les erreurs de grammaire.
Will & Will est donc un roman d'actualités, avec des sujets sensibles et universels, des personnages tous très différents les uns des autres mais qui au final nous ressemblent plus que ce que l'on pourrait penser ; des écritures différentes mais qui portent les mêmes messages, j'ai cependant trouvé quelques points négatifs qui sont tout à fait personnel, notamment chez Tiny et ses disputes avec w.g1 qui sont parfois peu compréhensibles, en fait c'est surtout Tiny que j'ai moyennement apprécié, mais cela n'enlève rien au charme du roman que je conseille à tous.