Lorsque Mina a chroniqué sa lecture de ce roman, il y a déjà plusieurs semaines, je me suis empressée d’aller l’emprunter à la bibliothèque du quartier dans la foulée. Une fiction inspirée de la vie de la poétesse russe Marina Tsvetaeva, celle-la même que j’ai découverte l’année dernière et que vous retrouverez dans la liste de mes coups de cœur 2014, cela ne pouvait que me plaire.
En moins de 100 pages, l’auteur nous relate un court épisode de la vie misérable que mène la famille Efron (époux de Marina Tsvetaeva) exilée en France suite à la révolution bolchévique, dans ce petit logement de la rue Condorcet à Clamart. Successivement, chaque chapitre nous présente le point de vue de la poétesse, de son fils, de sa fille, de son mari… et de l’huissier qui vient leur rendre une assez désagréable visite.
L’écriture est très fluide, lisse et assez belle, largement agrémentée, en particulier lorsque Marina Tsvetaeva est la narratrice du chapitre, d’expressions propres à cette dame que l’on retrouvera par ailleurs avec délice dans ses poèmes et correspondances. Toutefois, j’ai été déçue de ne pas trouver de variantes dans le style littéraire entre chacun des chapitres, en fonction des protagonistes dont les personnalités sont pourtant profondément différentes. Ce roman aurait pu être l’occasion d’un merveilleux jeu de langue et d’une très belle dévouverte littéraire. Malgré ce point noir, je me suis surprise à le conseiller à des personnes qui ne connaissent pas encore Marina Tsvetaeva, cette lecture peut être une manière de découvrir facilement et en douceur la poésie russe. Pour les autres, en revanche, ceux qui auraient déjà lu Vivre dans le feu, l’autobiographie de M. T., vous n’y trouverez qu’une pâle redite de cette vie cousue d’évenements malheureux et, privés vous serez de l’écriture flamboyante, accrocheuse, difficile et toute à la fois fascinante de Marina Tsvetaeva.
Il n’est pas si facile de flirter avec cette si grande dame…